Une partie de la population valorise le personnage controversé qu’était Stepan Bandera. Ce chef nationaliste ukrainien a collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale pour lutter pour l’indépendance ukrainienne. Mais d’après Sébastien Gobert, qui a vécu de 2011 à 2022 en Ukraine, cette frange qui glorifie Bandera est minime. Il insiste davantage sur la pluralité des opinions présente en Ukraine. "Autant il y a quelques années on trouvait des statues de Lénine dans tous les villages d’Ukraine, autant on ne trouve pas de statues de Bandera dans tous les villages d’Ukraine. Il y en a par-ci par-là, mais les collectivités locales ont toute la liberté de mettre une statue ou de renommer une rue en l’honneur de Bandera et on voit que beaucoup d’entre elles ne le font pas. C’est un pays qui vit, un pays de débats et de controverses".
Par ailleurs, pour la doctorante de l’ULB, les Ukrainiens ne se rattachent pas à "son parcours et idéologie politique, mais à son attachement à l’indépendance de l’Ukraine". En outre, 300.000 Ukrainiens ont combattu du côté de l’Allemagne nazie et… 4 millions du côté des Soviétiques, contrairement à la prétendue généalogie nazie ukrainienne dressée par Poutine sur l’Ukraine.