Patrimoine

Le Népal réclame le retour d’un collier sacré retrouvé grâce… à un tweet

Le temple de Taleju Bhawani, à Katmandou

© Rupad Bajracharya via Getty Images – Libre de droits

Par Johan Rennotte

Twitter peut aussi, parfois, aider à retrouver des pièces culturelles disparues. En juin dernier, une doctorante d’origine népalaise a eu la surprise de retrouver un collier sacré exposé dans un musée de Chicago. Datant du 17e siècle, l’objet était porté disparu au Népal depuis les années 70. Sa redécouverte relance les efforts pour rapatrier les biens culturels du pays.

Sweta Gyanu Baniya ne s’attendait probablement pas à tant d’émotions en allant visiter l’Art Institute de Chicago. Dans la section dédiée à l’art asiatique, la chercheuse à Virginia Tech a reconnu le collier de cuivre doré, datant des années 1650, dédié à la déesse Taleju Bhawani.

Offert au 17e siècle par le roi du Népal au temple de la déesse, l’un des principaux de Katmandou, les autorités avaient fini, dans les années 1970, par le retirer par peur d’un vol. Malgré tout, la trace du collier fut perdue après sa "mise en sécurité".

Pourtant, Taleju Bhawani est une divinité hindouiste importante au Népal. Elle est la protectrice de la dynastie royale des Malla, qui a régné entre les 12e et 18e siècles. Son temple, entièrement en bois, est interdit d’entrée aux non-hindouistes, et les représentations de la déesse (qui a 4 têtes et 10 bras) ne peuvent en théorie par être photographiées.

À Chicago, la jeune femme a filmé sa découverte, et l’a posté sur Twitter. Selon l’AFP, elle a déclaré avoir pleuré devant l’objet, et s’être mise à prier dans la salle du musée, comme si elle était dans le temple.

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Depuis la publication du tweet, les autorités népalaises ont indiqué avoir pris contact avec le musée, afin de pouvoir envisager un retour de la pièce à Katmandou. L’Art Institution of Chicago n’a pas encore communiqué sur le sujet.

De nombreux objets culturels et religieux en provenance du Népal ont été vendus sur le marché de l’art, et se sont retrouvés dans les musées à travers le monde ou dans les collections privées. Mais peu ont été sortis du territoire de manière légale. La contrebande a véritablement pillé temples et sites culturels depuis que le pays s’est ouvert au monde, dans les années 1950.

Le Népal, et de nombreuses associations œuvrant pour le retour de ce patrimoine, luttent depuis longtemps pour que les salles de vente retirent ces objets de leurs catalogues et que les grands musées les restituent. En 2018, par exemple, le Metropolitan Museum de New-York avait rendu plusieurs statues du dieu Shiva.

 

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