La zone est pourtant bien vivante pour de nombreuses espèces rares de plantes et d'animaux pour lesquelles elle est devenue un "havre", note l'ornithologue chypriote-grecque Iris Charalambidou.
"C'est un secteur où les espèces peuvent fuir l'intense activité humaine", ajoute-t-elle, notant que la région de Variseia accueille à elle seule entre 200 et 300 mouflons sur une population de quelque 3.000 sur l'île. "Ce sont des zones où la biodiversité se développe", indique-t-elle. "Des espèces, quand elles deviennent trop nombreuses, se propagent dans d'autres secteurs."
A travers le feuillage d'oliviers, un couple de mouflons observe avec méfiance les intrus avant de s'éloigner lorsqu'ils tentent d'approcher. Considéré comme un symbole national, le mouflon était autrefois chassé et en voie d'extinction au XXe siècle.
Certaines espèces d'orchidées ou encore de rares reptiles ou des mammifères restent en danger, comme le rat épineux, note Mme Charalambidou, de l'université de Nicosie. "Quand l'activité humaine n'est pas trop forte dans certaines zones, vous pouvez voir la nature reprendre le dessus", explique-t-elle.
Cette zone a, de fait, échappé au développement immobilier effréné qui a ravagé ailleurs l'habitat de nombreuses espèces sur une île connue pour la richesse de sa biodiversité.