Mode

Le nouveau beau en 2023 : la grosse flemme !

Le nouveau beau en 2023 : la grosse flemme !

© Alys Tomlinson

La flemme. C’est elle, plus que TikTok, Kim Kardashian et Balenciaga réunis, qui dicte désormais sa loi en matière de mode. Une paresse extrême qui, mêlée à la raison et la sobriété, fait de Steve Jobs et de Dora l'exploratrice deux icônes mode en puissance. C’est le lazycore (ou borecore) qui dominera tout au long de l’année.

Remettre le vêtement à sa juste place

La flemme. Celle d’être perché bien trop haut sur des talons, de lutter avec une paire de collants bien trop fine pour résister au moindre accroc ou de se sentir défaillir dans une robe bien trop ajustée pour une banale journée au bureau. Pourquoi s’infliger ça après trois ans de pandémie alors qu’un jean et un T-shirt peuvent largement faire l’affaire ?

Refaire sa garde-robe toutes les semaines demande une énergie et un budget que les gens n’ont plus ou ne souhaitent plus mettre dans des séances shopping effrénées. Et puis bon, même Kendall Jenner, Bella Hadid, Hailey Baldwin et autres icônes de mode se pavanent en sweat, jogging, jean large, casquette et baskets. Alors pourquoi pas nous ? 

Il s’agit aussi de ne plus placer la mode au premier plan, de faire fi des tendances et de ne se concentrer que sur l’essentiel.

Cette flemme s’est propagée à toute la fashion sphère, qui ne jure plus que par les looks de Steve Jobs et de Mark Zuckerberg de la fin des années 1990 au début des années 2000. T-shirt oversize, col roulé, short en molleton, polaire et lunettes, constituent la panoplie rêvée pour accomplir les désirs d’une génération portée par la flemme. Mais pas seulement.

Le modèle fast fashion ne fait plus rêver

Dans le viseur des modèles d’économie circulaire, la fast fashion le serait-elle aussi dans celui des consommateurs ? Difficile de l’affirmer au regard du poids de Shein, valorisée à 100 milliards de dollars courant 2022 d’après Bloomberg et ce, même si l’entreprise chinoise aurait déjà perdu un tiers de sa valeur depuis, selon le Financial Times cette fois.

Bref, autant dire que la mode éphémère a encore de beaux jours devant elle. Reste que certains refusent cette dépendance aux produits à bas prix et encore plus à cette frénésie qui entoure les tendances mode.

La raison et la sobriété se substituent désormais à la désirabilité, à la culture du beau ou de ce qui est censé l’être.

Le tendanceur Vincent Grégoire, explicite deux profils :

  • la posture "déconsommation" qui, comme son nom l’indique, se refuse à continuer à engraisser un système qui peut d’ores et déjà, en arrêtant totalement de produire, habiller pas moins de cinq générations.
  • la posture "alterconsommation", qui entend cette fois consommer, mais moins et mieux, à savoir des vêtements utiles, fonctionnels, qui vieillissent bien, s’inscrivent dans le temps, et ne sont pas trop marqués pour ne pas se démoder.

Dans les deux cas, il s’agit de slow fashion, terme en totale opposition avec la fast fashion et avec la notion même de tendances mode.

Entre sobriété et exubérance, il va falloir choisir!

Ce retour aux basiques sera fondamental dans la mode en 2023. Mais comme toujours, il faudra composer avec sa tendance opposée, son exact contraire, à savoir une culture de l’excès. Il s’agira donc aussi de côtoyer un nouveau faste entre illusion et transformisme, très théâtral, avec en parallèle une mode plus gore, inspirée des zombies et des festivals sataniques, très "freaks" avec un détournement des codes de la mode. La flemme et la sobriété s’opposant de plein fouet au trash, qu’il soit sexy ou morbide...

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous