Avec comme credo "Oser faire plus de progrès", le gouvernement du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz entend développer, moderniser son pays. Dans le secteur du numérique, l’Allemagne doit rattraper son retard. L’internet haut débit, par exemple est loin d’être une réalité partout. La construction de logements est une nécessité. Faire face au défi du changement climatique et assurer la transition énergétique en misant sur le développement technologique sera aussi l’un des principaux chantiers de l’Allemagne sous l’ère d’Olaf Scholz.
Dès lors, outre les secteurs "classiques" qui permettent déjà aux entreprises belges de faire de bonnes affaires avec l’Allemagne, de nouvelles opportunités devraient surgir pour d’autres entreprises actives dans les secteurs visés par la politique de modernisation du Chancelier Scholz.
Cette nouvelle politique, qui semble moins "prudente" que celle d’Angela Merkel, "offre des opportunités pour les sociétés wallonnes actives dans ces secteurs", réagit Gisele Marien, la responsable pour l’Allemagne à l’Awex, l’Agence wallonne à l’exportation.
La Belgique, et notamment la Wallonie comptent beaucoup de PME actives dans les domaines de l’environnement, de l’énergie, par exemple.
L’Allemagne était déjà un marché sur lequel l’Awex était très active. Cela continuera. L’Awex et ses partenaires, WBI et les pôles et clusters technologiques, continueront d’aider les entreprises wallonnes pour leur ouvrir les portes de l’Allemagne. Du côté wallon, on est déjà dans les starting-blocks pour profiter des nouvelles opportunités d’affaires que les plans du gouvernement allemand présentent.
Dans le domaine des énergies et du développement durable plusieurs actions et missions sont déjà planifiées en 2022. Il est, par exemple, prévu de miser sur l’hydrogène vert. "Bien que très jeune et en plein développement, le secteur compte déjà un acteur de taille en Wallonie", explique Gisele Marien de l’Awex. "Avec ses hydrolyseurs (production d’hydrogène à partir de l’eau, en utilisant l’électricité), la société John Cockerill joue un rôle important dans plusieurs projets en matière d’hydrogène", ajoute Gisele Marien.
En matière d’environnement, l’Awex et ses partenaires participeront, comme c’est le cas depuis plusieurs années, au salon IFAT à Munich (en 2022, du 30 mai au 3 juin). IFAT est le plus grand salon au monde consacré aux technologies de l’environnement. C’est une opportunité pour les sociétés belges d’y nouer des contacts commerciaux avec l’Allemagne.
Du côté d’Ahk-Debelux, la Chambre de commerce belgo-luxo-allemande, on confirme que, face aux besoins de l’Allemagne en matière d’investissements, il devrait y avoir de la place pour les entreprises belges. Par exemple, dans le secteur éolien, que l’Allemagne devra mettre en avant pour s’assurer 80% d’énergie renouvelable comme elle le prévoit. "Vous avec en Belgique une industrie importante, surtout offshore, mais aussi onshore. Ils sont aussi orientés vers l’Allemagne parce que c’est le marché le plus grand d’Europe", explique Susann Zuber, responsable de la communication chez Ahk-Debelux. Elle explique qu’en Allemagne, il y a beaucoup de potentiel pour le développement de projets éoliens offshore, car le littoral allemand est assez étendu. "Dans le onshore (éolien terrestre), il reste encore beaucoup de place en Allemagne pour construire de l’éolien", "et déjà, les entreprises belges sont très orientées vers l’Allemagne", poursuit Susann Zuber.
Quant au projet allemand de construire de nombreux logements, il y aura du potentiel, pour des entreprises de construction, notamment "des entreprises de construction belges qui louent du matériel ou qui sont orientées vers le marché allemand et vers les grands projets de construction", explique Susann Zuber.
Du côté de la FEB, la Fédération des Entreprises de Belgique, les experts sont aussi très attentifs aux développements en Allemagne. "L’Allemagne est un partenaire important pour la Belgique", confirme le porte-parole. "Une bonne économie allemande est aussi bonne pour les entreprises belges", ajoute-t-il.