Sari, masseuse de profession, est venue spécialement pour se perfectionner à l'école du temple du Bouddha couché (Wat Pho) de Bangkok, la plus ancienne à dispenser des cours de massage dans le royaume.
Pressions avec les pouces, coudes, genoux et pieds, étirements, contorsions: les élèves apprennent une chorégraphie de plusieurs dizaines d'étapes parfaitement orchestrées sur 10 lignes énergétiques du corps.
"L'enseignement est exigeant, la technique très précise. Il y a tellement de gestes à connaître. Il faut aussi être dans un bon état d'esprit pour rester connecté avec le patient afin de lui apporter le meilleur soin", sourit la Chilienne de 34 ans, effectuant avec ses paumes de lentes rotations sur le crâne d'un étudiant.
"Quand la situation économique est mauvaise nous avons plus d'étudiants", note le directeur de l'école. "Pour beaucoup de gens, qu'ils soient handicapés, endettés, ce métier est une opportunité car il ne nécessite aucun matériel: seulement ses mains et la connaissance".
"200.000 étudiants ont été formés. Ils exercent aujourd'hui dans 145 pays", ajoute-t-il.
5 à 10.000 élèves, moitié thaïs, moitié étrangers, viennent chaque année étudier au Wat Pho. Une fois rentré en France, Matthieu, infirmier dans la région de Lyon, espère pouvoir aider les personnes âgées qu'il soigne à moins souffrir. "Cela pourrait aussi me permettre de gagner un peu plus", relève-t-il.