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Le Pakistan dans une "situation périlleuse" après la tentative d’assassinat d’Imran Khan

L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan dans sa chambre d’hôpital à Lahore lors d’une rencontre avec les médias, au lendemain d’une tentative d’assassinat à Wazirabad, le 4 novembre 2022

© Arif ALI

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Par AFP, édité par Théa Jacquet

L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a échappé à une tentative d’assassinat jeudi alors qu’il était à la tête d’une marche rassemblant plusieurs milliers de ses soutiens entre Lahore et la capitale Islamabad, pour obtenir la tenue d’élections anticipées, première étape dans sa reconquête espérée du pouvoir.

L’ex-Premier ministre a accusé son successeur Shehbaz Sharif, le ministre de l’Intérieur Rana Sanaullah et le général Faisal Nasir, un haut responsable du renseignement, d’avoir fomenté cet attentat visant à le tuer.

"La situation politique au Pakistan est entrée dans une phase dangereuse", a déclaré l’analyste Tauseef Ahmed Khan. Cet expert, membre du bureau de la Commission sur les droits humains du Pakistan, estime que "dans un pays avec une histoire de chaos politique, les bruits se répètent".

Les "problèmes de la pauvreté, de la faim et du développement passent au second plan"

Imran Khan, bien qu’évincé du pouvoir en avril, bénéficie toujours d’un soutien de la population et se bat contre une flopée de plaintes du gouvernement en place. Or le gouvernement, pour sa survie, dépend de plus en plus de sa puissante armée – souvent qualifiée d'"Etat profond", une dépendance qui augmente avec la pression, selon l’expert.

"C’est une situation périlleuse – non seulement pour le processus démocratique mais aussi pour le pays – s’agissant particulièrement du développement économique", estime-t-il. Car les "problèmes de la pauvreté, de la faim et du développement passent au second plan".

Khan et Sharif se sautent à la gorge depuis des mois, s’accusant d’incompétence et de corruption, mais une telle accusation publique de Khan atteint un niveau inédit. Car Khan ne fournit aucune preuve pour soutenir ses accusations, que le gouvernement a d’ailleurs balayées comme des "mensonges et fabrications". L’armée a d’ailleurs exhorté ce dernier à engager des poursuites pour diffamation contre Khan.

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