Le pape François est attendu dimanche sur l'emblématique île grecque de Lesbos, où il s'était déjà rendu au pic de la crise migratoire, pour y plaider en faveur d'une meilleure intégration des réfugiés dans une Europe qui, selon lui, peine à montrer sa solidarité.
Le deuxième jour de son déplacement en Grèce sera marqué par une visite éclair du camp de Mavrovouni, qui abrite encore près de 2200 demandeurs d'asile, dans des conditions ardues.
Nous sommes tous des migrants
En plein vent, le camp de tentes a été érigé à la hâte il y a un an, sur un ancien champ de tir de l'armée de l'île égéenne, lorsque la structure de Moria, alors la plus grande d'Europe, a été détruite par les flammes.
Quand l'île de Lesbos était la principale porte d'entrée de dizaines de milliers de migrants en Europe, François avait visité Moria en avril 2016 et avait symboliquement lancé: "Nous sommes tous des migrants".
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Leitmotiv de son pontificat, la cause des réfugiés reste cette fois encore la pierre angulaire du 35e voyage du pape.
Car le souverain pontife "est convaincu que la question des migrants est la plus grande catastrophe humanitaire après la Seconde Guerre mondiale", selon le vaticaniste italien Marco Politi, auteur de "François, la peste et la renaissance".
Jorge Bergoglio, lui-même issu d'une famille de migrants italiens installés en Argentine, n'a de cesse de prôner l'accueil des milliers de "frères et sœurs", sans distinguer la religion, ni le statut de réfugié ou d'exilé économique.
"Protagonistes d'une terrible odyssée moderne"
Samedi, François a qualifié les migrants de "protagonistes d'une terrible odyssée moderne", dans un discours devant les dirigeants grecs.
Le pontife argentin de 84 ans a aussi regretté que "l'Europe persiste à tergiverser" face aux arrivées de migrants "parfois bloquée" et "déchirée par les égoïsmes nationalistes", "au lieu d'être un moteur de solidarité".
Il s'exprimait à Athènes, où c'était la première visite d'un pape en 20 ans.
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Le pape trouvera à Lesbos une situation différente de 2016 mais une quarantaine d'ONG n'en ont pas moins exhorté François à intervenir pour que cessent les refoulements présumés d'exilés vers la Turquie, qu'Athènes dément.
Dans une lettre au pape, elles ont également dénoncé la mise en place en Grèce de camps "fermés et à accès contrôlé," financés en partie par des fonds européens.
Entourés de fils barbelés et fermés par des portails à rayons X, trois de ces camps ont déjà ouvert sur les îles de Samos, Léros et Kos, ceux de Lesbos et Chios étant prévus l'an prochain.