Concrètement, dans son "Motu Proprio", un décret personnel du souverain pontife, François réduit le pouvoir et l’indépendance de la puissante organisation, et opère une véritable mise à distance entre l’Opus Dei et lui, observent certains vaticanistes.
Le document pontifical, titré "Ad charisma tuendum" (Pour protéger le charisme), en vigueur à partir de jeudi et diffusé en juillet, indique que les prérogatives papales sur la prélature personnelle sont confiées au Dicastère – l’équivalent d’un ministère – pour le Clergé.
Chaque année, au lieu de tous les cinq actuellement, l’Opus Dei devra présenter à cet organe un rapport sur la situation interne et le déroulement de son travail apostolique.
"Certains ont interprété les dispositions du Saint-Siège en termes de rétrogradation ou de perte de pouvoir", a admis à l’AFP Manuel Sanchez, du bureau de presse de l’Opus Dei. "Ce type de dialectique ne nous intéresse pas, car pour un catholique, l’utilisation de catégories de pouvoir ou mondaines n’a pas de sens", a-t-il assuré.
Jorge Bergoglio, qui depuis son arrivée à la papauté en 2013 s’est engagé à réformer la Curie romaine, le gouvernement central de l’Église, a approuvé plusieurs mesures pour moderniser et assurer une plus grande transparence au sein de l’institution.
Pour Jesús Bastante, du site spécialisé espagnol Religión Digital, 40 ans après l’élévation de l’Opus Dei au titre de prélature personnelle par Jean-Paul II, "François cherche à en finir avec une structure excessivement hiérarchique".