Le texte reconnaît également "les conditions indignes de l’accueil" réservé aux 90.000 harkis et à leurs familles qui ont fui l’Algérie après l’indépendance. "Près de la moitié d’entre eux a été reléguée dans des camps et des hameaux de forestage", a détaillé Mme Darrieussecq.
En conséquence, le projet de loi prévoit "réparation" de ce préjudice, avec à la clef une somme forfaitaire tenant compte de la durée du séjour dans ces structures. La mesure concerne "les anciens combattants harkis et leurs épouses accueillis après 1962 en — métropole —, dans des conditions indignes, mais aussi leurs enfants qui y ont séjourné, voire y sont nés", explique la rapporteuse Patricia Mirallès (majorité présidentielle).
D’ores et déjà, cinquante millions d’euros ont été inscrits dans le projet de budget 2022 pour abonder le fonds d’indemnisation. "Nous estimons que 6000 dossiers pourraient aboutir dès 2022", précise Patricia Mirallès qui défendra un amendement pour "intégrer des cas particuliers qui ne seraient aujourd’hui pas couverts par l’indemnisation forfaitaire". En 2018, un fonds de solidarité de 40 millions d’euros sur quatre ans avait été créé pour les descendants de harkis.
Le projet de loi contient aussi des mesures catégorielles au bénéfice des veuves de ces anciens combattants. Une commission chargée de contribuer au recueil et à la transmission de la mémoire des harkis et de leurs proches et de statuer sur les demandes de réparation, sera instituée.