La commission de l'environnement du parlement bruxellois a entamé mercredi une série d'auditions pour alimenter la réflexion sur l'opportunité ou non d'imposer l'abattage des animaux avec un étourdissement préalable, comme en Flandre et en Wallonie.
A l'occasion d'une présentation préalable des propositions d'ordonnance visant à imposer l'étourdissement, la tension est montée d'un cran lorsque Jonathan de Patoul (DeFI), co-auteur d'une proposition déposée avec Groen et l'Open Vld (majorité) a sollicité la présentation de celle-ci avant celles du Belang et de la N-VA.
Sa demande a été rejetée par 8 voix contre 5, ce que n'a pas manqué de faire observer le MR, reprochant au PS et à Ecolo de "choisir de donner la priorité au texte Vlaams Belang sur l'interdiction de l'abattage sans étourdissement pour politiser le débat et éviter la discussion de fond". Les premières auditions ont permis d'entendre les représentants du Consistoire Central Israélite de Belgique, du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique et de l'Exécutif des Musulmans de Belgique ainsi que de l'Abattoir d'Anderlecht et de la Fédération des boucheries Halal, dans un climat d'écoute plus serein.
Les représentants des Communautés juive et musulmane ont fait part de leur sensation d'être dans le viseur pour leurs convictions religieuses dans la mesure où d'autres formes de mise à mort à des fins alimentaires ne sont pas visées par les mêmes préoccupations en Belgique (gavage des oies, ébouillantage des homards, chasse). Pour certains d'entre eux, il y a aussi lieu de s'interroger préalablement sur l'impact de l'étourdissement sur la souffrance animale.
A l'abattoir d'Anderlecht, 80% des animaux sont abattus sans étourdissement, ce qui pose question pour l'avenir à ses dirigeants. Selon ceux-ci, l'interdiction de ce procédé engendrera une régression du bien-être animal car les temps de transport (ndlr: vers l'étranger) seront allongés.