Cette date proclamée "journée internationale" par les Nations Unies en 2005 marque l'anniversaire de la libération du camp de concentration et d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques, en janvier 1945. Le président israélien Isaac Herzog était invité à cette occasion et a pris la parole dans l'hémicycle à la suite de Roberta Metsola.
Après avoir rappelé plusieurs épisodes de traque et de déportations de Juifs à travers l'Europe, ainsi que les souvenirs de son père, lui-même président d'Israël, et de son grand-père, grand-rabbin, le président a pointé que "l'Holocauste n'est pas né d'un vide". "La représentation stéréotypée des Juifs s'était enracinée depuis des siècles et des générations à travers l'Europe, bien avant l'avènement des nazis (...) Avant même la construction d'un seul camp d'extermination, dans l'esprit des masses le Juif était déjà réduit à l'état de poussière humaine, de sous-humain".
Isaac Herzog, longuement applaudi à la suite de son discours, n'a pas manqué de faire un constat sombre: "le discours antisémite ne suppure pas seulement dans les régimes sombres, mais aussi au cœur de l'Ouest libre et démocratique". "Les derniers rapports montrent de nouveaux records de haine, l'antisémitisme revêtant de nouveaux habits, et cette fois il est actif également sur les plateformes virtuelles, il est alimenté par elles, s'enracine en elles, répand son poison". Le président a appelé à ne pas minimiser la responsabilité des discours antisémites en ligne. "Les antisémites y puisent leur inspiration. Ils sont enragés par ce discours incontrôlé". "Vous devez détecter les signaux et les symptômes de la pandémie d'antisémitisme, et la combattre à tout prix", a-t-il lancé aux élus européens, appelant aussi à ne pas mélanger la critique, légitime, envers l'État d'Israël et la négation de son existence. Il cite à cet égard le régime iranien, "qui appelle publiquement à l'anéantissement de mon pays".
À la suite de la cérémonie tenue dans l'hémicycle, un mémorial de l'Holocauste a été inauguré à l'extérieur de l'hémicycle, sous la forme du tableau "Le réfugié", de Felix Nussbaum. Le peintre juif allemand s'était réfugié en Belgique avant la guerre, mais avait été dénoncé par un voisin et déporté vers Auschwitz dans l'un des derniers convois vers le camp d'extermination, où il a été tué.