Les eurodéputés se sont inquiétés jeudi de la situation des journalistes au Maroc, dans une résolution particulièrement symbolique après les révélations médiatiques de possibles ingérences du royaume dans les décisions européennes.
À une large majorité (356 votes pour, 32 contre, 42 abstentions), les élus ont tenu à envoyer aux autorités marocaines le signal qu’il faut qu’elles cessent le "harcèlement" de journalistes et assurent à ceux qui sont emprisonnés un procès équitable. Le Parlement s’inquiète particulièrement du sort d’Omar Radi, journaliste ayant couvert des manifestations d’opposants au régime et des scandales de corruption liés à l’État marocain. Il a été condamné à plusieurs années de détention, pour viol et pour espionnage.
Mais Omar Radi "n’est pas un cas isolé", souligne Kathleen Van Brempt (Vooruit, S&D). "Il fait partie de toute une liste de condamnations basées sur des motivations politiques, qui visent les activistes des droits de l’homme, les journalistes et des dirigeants du Hirak, mouvement contestataire du Rif". Le texte met globalement le doigt sur les manques en termes de respect de la liberté de la presse et des droits des opposants et manifestants pacifiques.