Le pass sanitaire existe depuis plus longtemps qu’on ne le croit

© Wellcome Collection

Malgré son appellation moderne, le "Covid Safe Ticket" ou "pass sanitaire" n’est pas neuf. Depuis le 15e siècle, il existe des documents qui permettent de montrer qu’on n’est en bonne santé et d’échapper à des mesures de quarantaine en cas de pandémie de peste ou de fièvre jaune.

Le "certificat de santé", qui prouve que l’on n’est pas malade, existe depuis longtemps. Les plus anciennes copies connues remontent au 15e siècle, explique la VRT. Apparue un siècle auparavant, la peste a tué environ un tiers de la population européenne. Mais elle a continué à sévir sur l’humanité pendant des siècles.

La cause de cette maladie était totalement inconnue à l’époque, mais on s’est vite rendu compte que les personnes touchées par cette maladie pouvaient en infecter d’autres. L’isolement des victimes de la peste – la quarantaine – était la seule mesure permettant d’empêcher la maladie de se propager davantage. Des villages et des villes entiers étaient parfois temporairement coupés du monde extérieur.


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Pour les férus d’étymologie, le terme quarantaine provient au départ de " quaranta giorni", quarante jours en italien. C’était d’ailleurs le nombre de jours qu’un bateau devait attendre avant d’amarrer à Venise.

Ici, vous retrouvez un laissez-passer italien de 1722 qui permettait au détenteur de ce document de se déplacer malgré la quarantaine mise en place à cause d’une épidémie de peste.

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Rédigés à la main puis imprimés

Les premiers certificats de santé étaient rédigés à la main par le médecin qui avait examiné la personne concernée. Parfois, un notaire était impliqué dans la procédure. Après l’invention de l’imprimerie, les copies imprimées se sont généralisées. Il ne restait plus qu’à indiquer manuellement le nom de la personne, les lieux et la date de validité comme sur ce certificat de santé délivré en Suisse en 1832.

Certificat de santé suisse de 1832
Certificat de santé suisse de 1832 © New York Academy of Medicine

Nota bene : le mot "certificat" vient du latin certum facere, qui signifie " rendre certain ", " donner une garantie ".

La fièvre jaune à Gibraltar

Gibraltar, la colonie britannique située sur l’impressionnant rocher de la côte au sud de l’Espagne, a connu plusieurs épidémies de fièvre jaune à partir du 19e siècle. À l’époque, les médecins pensaient que cette maladie tropicale se propageait par contact direct entre les personnes car la majorité des habitants vivaient entassés dans des quartiers étroits.

Aujourd’hui, on sait que cette maladie est transmise par des moustiques tropicaux infectés. Dans tous les cas, l’infection pouvait se reproduire à grande échelle parmi les quartiers densément peuplés.

À l’époque, un certificat a été introduit qui permettait aux personnes guéries de la maladie de se déplacer librement de Gibraltar.

Certificat datant de 1828 utilisé pendant l’épidémie de fièvre jaune à Gibraltar.
Certificat datant de 1828 utilisé pendant l’épidémie de fièvre jaune à Gibraltar. © Gibraltar National Museum

Royaume des Pays-Bas : la variole à l’école

Dans le Royaume des Pays-Bas (qui a ensuite englobé la Belgique), la vaccination est devenue obligatoire pour les enfants en âge scolaire en 1823. Chaque enfant qui allait à l’école devait présenter un certificat de vaccination. Aux Pays-Bas, on appelait cela un "pokkenbriefje" littéralement la "lettre de variole".

Certificat contre la variole, appelé "pokkenbriefje" de 1912
Certificat contre la variole, appelé "pokkenbriefje" de 1912 © Museon – Europeana

Le carnet jaune de l’OMS

Depuis, bien d’autres types de passes sanitaires ont vu le jour, mais l'un des plus connus reste le certificat international de vaccination. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Organisation mondiale de la santé a introduit ce laissez-passer jaune dans lequel sont notés le type de vaccin et la date d’injection.

La vaccination contre la fièvre jaune est par exemple nécessaire pour visiter certains pays d’Afrique subsaharienne et d’Amérique latine. De nombreux pays tropicaux exigent une preuve de vaccination contre la fièvre jaune, parfois aussi contre le choléra ou la polio. Ce certificat était destiné en premier lieu à lutter contre la variole, mais cette terrible maladie a été éradiquée entre-temps.

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