Situé à proximité de l'église Notre-Dame de Laeken, presque caché entre deux fresques murales de BD, le passage Chambon est un tunnel ferroviaire qui passe sous la ligne de chemin de fer Bruxelles-Gand. Comme son nom l'indique, il est l'oeuvre de l'architecte Alban Chambon et date de 1908.
Un passage classé mais délaissé
De style éclectique, le Passage Chambon a été jugé suffisamment intéressant sur le plan architectural pour faire l'objet d'un classement au patrimoine bruxellois en 2007. Pourtant, sur place, le tunnel affiche une triste mine. Sombre, sale, jonché de détritus, l'endroit ne paraît pas a priori mériter le détour.
Député bruxellois et conseiller communal (MR) à la Ville de Bruxelles, David Weytsman est d'un autre avis. "Il faut savoir que sous la législature précédente PS-MR, on avait budgétisé 1 million d'euros pour le rénover, que pendant longtemps on nous a dit que cette rénovation n'était pas possible parce qu'il y avait des infiltrations qui seraient dues au propriétaire qui est Infrabel. (... ) Finalement, la responsabilité, elle est sans doute partagée. La priorité, maintenant, c'est de tout de suite investir cet argent pour la rénovation, pour lutter contre les infiltrations et pour rendre ses lettres de noblesse à ce Passage."
Floriane Bonnier est également membre du MR. C'est elle qui a fait remonter les préoccupations des Laekenois vers le député Weytsman. "Les habitants y tiennent, à ce Passage, et c'est pour cela qu'ils m'ont contactée parce qu'ils ont essayé en vain de contacter la Ville de Bruxelles et la Région pour dénoncer ce non-entretien de la zone mais aussi la détérioration de ce pont, du réverbère...(...) Les gens se sentent délaissés parce qu'il y a de magnifiques oeuvres ici à Laeken et malheureusement, c'est laissé à l'abandon."
Infrabel dit avoir fait le job
Au mois d'octobre 2021, l'administration régionale de l'urbanisme, Urban, a dressé procès-verbal pour infractions urbanistiques à charge d'Infrabel, propriétaire du Passage et donc responsable de son entretien. Pourtant, explique Jessica Nibelle, sa porte-parole, "on a répondu point par point aux griefs pointés dans le PV. Notre réponse, aujourd'hui, c'est de dire que nous avons procédé au renouvellement complet de la chape d'étanchéité du Passage Chambon en 2010. Et nos contrôles réguliers ne constatent pas d'infiltrations d'eau qui pourraient provenir du toit de ce Passage. C'est un passage enterré et donc il y a de la condensation naturelle. Et puis, Infrabel est en contact avec la Ville de Bruxelles sur ce dossier. On attend une réponse de leur part pour savoir si on peut ou non procéder à des tests pour voir d'où provient cette humidité anormale."