La baisse de 0,6% est la plus forte sur base trimestrielle depuis le premier trimestre 2009.
Si la Belgique n'est pas encore en récession, un deuxième trimestre négatif successif l'y plongera officiellement.
Quelles seront les conséquences concrètes de cette situation? Comment faire en sorte d'éviter la récession? La Belgique a-t-elle les moyens d'endiguer cette dynamique? Cela risque-t-il de coûter des emplois?
Vous avez posé vos questions et fait part de vos commentaires à Philippe Ledent, économiste chez ING et spécialiste de l'économie belge.
"A court terme, on a besoin de croissance"
Certains internautes, comme tomcarbone, ont fait valoir que courir derrière la croissance leur paraît vain car "une croissance économique infinie dans un monde fini est impossible". D'après eux, il faut repenser le modèle de développement économique afin de ne pas s'en remettre à la seule croissance comme indicateur de la santé économique.
Philippe Ledent le concède, la question mérite d'être posée. "Le PIB recule, est-ce vraiment important? Pourquoi toujours vouloir de la croissance? Il peut être intéressant d'entrer dans un tel débat", reconnaît-il. Cependant, pragmatiquement et "à court terme, le mode de fonctionnement de nos économies (soins de santé, pensions, toutes les autres dépenses de l'Etat répondant aux besoin des citoyens) nécessite une croissance de l'activité au moins en ligne avec la croissance de la population", explique cet expert. "Donc, à court terme, on a besoin de croissance, ce qui n'empêche pas de s'interroger sur le mode de fonctionnement des économies", conclut cet économiste.
La croissance? Pas seulement un concept financier
D'après Frouche, "croissance, décroissance (...) pour le citoyen, ça ne change rien!".
Un parti pris dont se distancie Philippe Ledent. Selon lui, "la croissance économique est loin d'être un concept uniquement financier". Pour étayer cette affirmation, il donne deux exemples.
Tout d'abord, "il y a un lien très fort entre la croissance économique et la croissance des recettes de l'Etat", précise l'analyste d'ING. Dès lors, "moins de croissance" signifie "moins de moyens pour faire face aux besoin des citoyens". Ensuite, "il y a un fort lien entre l'activité économique et l'emploi (avec un délai de 2 à 3 trimestres)", relève-t-il. "Ceci signifie que la faiblesse de la croissance peut avoir des conséquences sur l'emploi: moins de personnes trouveront un emploi, d'autres le perdront", indique Philippe Ledent.
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Ju. Vl.