Les multiples clauses de sauvegarde de ce nouveau mécanisme devraient en principe rassurer les fournisseurs de gaz, mais ce mécanisme de correction du prix va-t-il faire baisser notre facture énergétique ?
Le premier indice vient une nouvelle fois du nom donné à ce principe sur lequel les Européens se sont finalement mis d’accord. "Mécanisme de correction des prix", cela signifie qu’ils sont passés de l’idée de plafonner le prix du gaz (comme demandé par la Belgique) à celle de corriger les écarts de prix du marché. Concrètement, le but aujourd’hui est avant tout de lutter contre la volatilité des marchés, pas de faire baisser les prix durablement.
Pour Charles Cuvelliez, "Le marché européen devrait désormais suivre la tendance du marché mondial et non plus se comporter de façon erratique. Un marché mondial qui obéit à la loi de l’offre et de la demande. Or aujourd’hui, la demande est toujours plus forte, l’offre elle, a plus ou moins atteint ses limites". En clair, le gaz bon marché, c’est fini.
"L’objectif n’est pas de diminuer structurellement les prix, reconnaissait d’ailleurs la ministre fédérale de l’énergie Tinne Van der Straeten, à l’issue de la réunion du Conseil lundi soir, mais plutôt de fonctionner comme l’airbag d’une voiture, de nous protéger en cas d’accident d’envolée exceptionnelle des cours". Un instrument qui cherche donc à éviter les pics extraordinaires de l’été 2022.
"Il n’y aura aucun impact pour les particuliers et très peu pour les industriels, ajoute Thierry Bros, professeur à Sciences Po Paris. Il n’y a pas forcément de lien direct entre le prix du gros et le prix auquel on paie l’électricité ou le gaz".