Le Plan bruxellois de Gestion de l’Eau 2022-2027 est soumis à l’enquête publique depuis le 1er novembre et jusqu’au 30 avril prochain. L’objectif majeur de ce plan est de remettre l’eau au cœur de la ville, à travers une nouvelle gestion de la pluie, valorisée comme une ressource plutôt qu’évacuée rapidement dans les égouts comme un déchet, indique le ministre régional de l’Environnement Alain Maron (Ecolo) dans un communiqué. Celui-ci a été diffusé après une présentation d’un projet pilote à Forest en présence de l’échevin en charge du Climat et de l’Eau Alain Mugabo.
Depuis 2020, la rue de l’Eau accueille des jardins de pluie. Tout y est aménagé pour que la pluie s’infiltre plutôt que de ruisseler dans cette rue en pente.
Ce système d’infiltration de la pluie dans le sol là où elle tombe est le principe majeur de la gestion intégrée des eaux pluviales que la Région bruxelloise prévoit de développer sur son territoire. Concrètement, la pluie n’ira plus à l’égout mais sera absorbée par le sol rendu perméable à travers divers aménagements.
A l’heure actuelle, la pluie rejetée dans les égouts sature le réseau et le trop-plein, constitué d’un mélange de pluie et d’eau sale se déverse dans les cours d’eau, via les déversoirs d’orage. Si on n’envoie plus la pluie dans les égouts, de facto, elle ne saturera plus le réseau et ne polluera plus le canal et la Senne, assurent le ministre et l’échevin.
Ces jardins de pluie rafraîchissent en outre l’air ambiant jusqu’à 3-4° localement en période de canicule. Ils contribuent à restaurer la biodiversité en élargissant le maillage vert à travers la ville et préservent l’eau potable en alimentant les nappes phréatiques.
Enfin, le gain est aussi économique : les jardins de pluie sont nettement moins coûteux que les bassins d’orage, de l’ordre de 1200 à 1500 euro/m³ pour un ouvrage bétonné, contre 50 à 150 euros/m³ pour un ouvrage végétalisé, assurent les deux élus écologistes.