Les températures baissent. Cette météo rend encore plus difficile le quotidien des SDF. A Namur, le plan hivernal vient d’être lancé pour les aider. Coordonné dans les seize communes de l’arrondissement namurois par le relais social urbain, il implique une série d’acteurs publics et d’associations. Concrètement, les places dans l’abri de nuit passent de 33 à 63 mais ce dispositif comporte de nombreux autres aspects comme la distribution de couvertures ou encore de colis alimentaires sans parler de tout le travail effectué par les travailleurs sociaux sur le terrain.
Rien qu’à Namur, on estime à environ 250 le nombre de sans-abri. Un chiffre qui sera bientôt réactualisé puisqu’un recensement vient d’être réalisé par des chercheurs universitaires de l’UCLouvain et de la KULeuven en Flandre et ce à la demande de la Fondation roi Baudouin. Les résultats seront publiés en mars prochain. Mais le dispositif opérationnel depuis ce 1er novembre ne s’adresse pas qu’aux SDF. Il faut aussi aider un public de plus en plus fragilisé notamment par les conséquences de la pandémie mais qui dispose encore d’un logement. " Ce sont des personnes qui ont déjà perdu une bonne partie de leur pouvoir d’achat ", explique Elis Barbieri le président de la maison Croix-Rouge. " Il faut à tout prix éviter qu’elles se retrouvent à la rue. Nous les aidons donc en leur fournissant des produits d’hygiène, des vêtements chauds ou encore des colis alimentaires afin qu’elles puissent continuer à payer leur loyer. "
Le plan hivernal doit par ailleurs sans cesse s’adapter au contexte sanitaire mais pour son coordinateur général adjoint Olivier Hissette, la situation actuelle est incomparable à celle de 2020 : " Ça a été très compliqué parce qu’on a dû fermer des structures et adapter notre dispositif. Rappelez-vous ces slogans qui demandent aux gens de rester chez eux s’ils sont malades. Mais que peuvent faire ceux qui n’ont pas de domicile ? Pour l’instant heureusement on a pu rouvrir les services mais ce contexte reste très difficile et stressant pour ceux qui vivent dans la rue ! "
Quelle que soit l’évolution de la pandémie, ce public fera en tout cas l’objet d’une attention particulière quand le mercure descendra encore. A Namur, dès que les températures ressenties atteignent -5, une phase d’alerte est lancée. Dans les cas extrêmes, les autorités communales pourraient même réquisitionner des chambres d’hôtel ; un scénario qui ne s’est toutefois jamais concrétisé durant les deux derniers hivers.