Le chef des démocrates suédois (SD), Jimmie Åkesson, a vu le contexte politique de l’élection de cette année comme une opportunité stratégique de faire passer son mouvement nationaliste de droite et sa rhétorique inspirée par Trump à des niveaux d’influence qu’il n’avait pas encore atteints. On note aussi la présence constante de Marine Le Pen dans les élections politiques en France au cours des dernières décennies. Malgré la mobilisation des Français·es pour empêcher l’extrême droite d’être élue, celle-ci devient de plus en plus "présidentiable" – Marine Le Pen a obtenu 41% des voix lors de sa course contre Emmanuel Macron en avril.
Le populisme conforte l’image ultra-conservatrice des "bons" rôles de genre, c’est-à-dire les hommes comme pilier de la famille contre les femmes reproductrices
Nous avons également observé des tendances néfastes en Europe de l’Est, avec la mise en œuvre de politiques qui ont gravement porté atteinte aux libertés fondamentales, tout particulièrement aux libertés difficilement acquises des femmes, tout en mettant davantage sous pression des groupes déjà exposés (communauté LGBTQI, personnes racisées, minorités religieuses, etc.).
Nous savons que chaque fois que des régimes populistes contrôlent un pays, on assiste à une dégradation des institutions et des valeurs démocratiques, des droits humains et de la société dans son ensemble.
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Or le monde actuel devient de plus en plus instable (avec les pandémies, les guerres, la récession, la crise climatique, la crise énergétique, les fossés numériques, les transformations démographiques, etc.). La polarisation et l’insatisfaction sociale continuent de croître. Ce sont malheureusement les conditions idéales pour alimenter les forces populistes, car leur rhétorique simpliste et nostalgique promet ce en quoi les gens ont besoin de croire : un retour à la sécurité, la stabilité, la richesse, le confort. Mais, en réalité ce qu’ils apportent, c’est la haine, l’érosion de la confiance sociale et institutionnelle, l’intolérance, le racisme, l’exclusion, les dommages à long terme, les crises, les conflits…
Si le populisme n’est pas un phénomène nouveau, et si ses tendances ont été suivies de près, les démocraties progressistes n’ont pas encore trouvé la meilleure façon d’y répondre. Et c’est ce qui est inquiétant, pour l’Europe, et pour le monde.