L’Euro 2020 débute le 11 juin prochain. Après une attente d’une année supplémentaire suite à la crise sanitaire, on espère que le spectacle sera au rendez-vous… Comme en 2016 par exemple. Retour sur quelques rencontres marquantes de la précédente édition de l’Euro.
Le Portugal in extremis
Pour y aller crescendo commençons par la phase de poule. Si celle-ci a rarement réservé des surprises ces dernières années, l’Euro 2016 n’est pas passé loin de faire figure d’exception. Pour son troisième et dernier match de poule, le Portugal est dos au mur. Après avoir partagé face à l’Islande (1-1) et l’Autriche (0-0), les équipiers de Cristiano Ronaldo ne peuvent pas perdre face à la Hongrie.
Mais le match commence de la pire des manières pour la Seleçao. A la 20e, Zoltan Gera ouvre la marque pour la Hongrie d’une volée du gauche à ras du sol. Les Portugais ne doutent qu’une vingtaine de minutes puisque Nani égalise du gauche au premier poteau à 42e. Mais dès le retour des vestiaires tout est à refaire pour le Portugal. Balazs Dzsudzsak remet les Hongrois aux commandes sur un coup franc dévié par le mur qui trompe Rui Patricio (47e). Cristiano Ronaldo égalise cependant trois minutes plus tard sur une magnifique Madjer. Mais voilà, il était écrit que le Portugal allait encore trembler ce jour-là. Une nouvelle frappe déviée de Dzsudzsak remet les Hongrois en tête (55e) mais à l’heure de jeu, Cristiano Ronaldo de la tête sauve les siens.
Mené trois fois et donc virtuellement éliminé à trois reprises, le Portugal a eu chaud et doit son salut à son goal-average pour terminer parmi les meilleurs troisièmes de groupe et poursuivre sa route vers le sacre.
L’Italie brise l’hégémonie espagnole
Les huitièmes de finale de cet Euro 2016 nous réservaient un choc entre nations historiques, l’Italie face à l’Espagne. Une Italie en manque de succès depuis le sacre mondial en 2006 face à une Espagne qui a remporté les deux derniers Euro et la Coupe du Monde 2010. Et ce match va s’apparenter à la fin d’un cycle pour l’Espagne. Déjà peu en jambes en phase de groupe avec une défaite (2-1) face à la Croatie, la Roja ne parviendra pas à passer l’obstacle de la Squadra, confirmation de sa Coupe du Monde 2014 manquée lors de laquelle l’Espagne n’avait pas passé les poules.
L’Italie plus cynique va dominer l’Espagne. A la demi-heure de jeu, sur un coup franc mal repoussé par De Gea, Giaccherini voit sa frappe contrée par le portier espagnol mais Chiellini suit bien et pousse le ballon au fond. L’Italie est devant et va repousser les assauts espagnols avec détermination. La Squadra va finalement faire le break à la 91e sur une contre-attaque. La passe de Darmian est déviée mais arrive tout de même dans les pieds de Pellè qui crucifie De Gea.
Après avoir battu la Belgique en phase de poule 2-0, l’Italie montre qu’elle est bien dans son Euro.
Le rêve Islandais, la désillusion anglaise
Ils ont conquis le cœur de presque tous les spectateurs neutres. Les valeureux Islandais au style atypique et leurs supporters omniprésents dans les tribunes françaises ont vécu un véritable conte de fées. Deuxièmes de leur groupe devant le Portugal pour leur première participation à la phase finale d’une compétition internationale, les Islandais retrouvent l’Angleterre en huitième de finale. Une affiche qui paraît disproportionnée sur papier mais qui donnera lieu à un match mémorable.
Pourtant, la logique semble respectée puisque les Three Lions ouvrent la marque sur penalty dès la 4e minute par Wayne Rooney. Mais les Vikings réagissent rapidement et avec leur traditionnelle finesse. Sur une longue rentrée, Arnason dévie le ballon de la tête et Sigurdsson plonge au deuxième poteau pour conclure (6e). Peu avant la 20e, l’Islande créera même la surprise en passant devant. Après un magnifique jeu en triangle, Sigthorsson récupère le ballon, fixe son défenseur et frappe à ras de sol au deuxième poteau, Hart n’a pas la main assez ferme et le ballon entre.
Les Anglais tenteront de renverser la vapeur mais ne trouveront jamais la faille face à une défense islandaise héroïque. Les Three Lions passent une nouvelle fois à côté lors d’une grande compétition. Les valeureux Islandais, certainement fatigués par un enchaînement de matchs inhabituels ne résisteront pas à la France en quart de finale (5-2).
La douche galloise pour nos Diables
Après le 4-0 infligé à la Hongrie en huitième avec notamment un Eden Hazard étincelant, la Belgique abordait ce quart de finale face au Pays de Galles confiante. D’autant plus que le match se joue à Lille. Les Diables sont presque à domicile, le stade est noir, jaune, rouge.
Et la rencontre débute de la meilleure des manières. A la 13e, Radja Nainggolan, bien décalé par Eden Hazard, frappe des 25 mètres et place la Belgique aux commandes. On pense les Diables partis pour dérouler mais le cauchemar débute par une tête de Williams sur corner (30e). Robson-Kanu se joue ensuite de toute la défense des Diables sur un petit contrôle orienté et du plat du pied trompe Thibaut Courtois (55e). En fin de match, Sam Vokes de la tête au premier poteau alourdit la marque et enterre les derniers espoirs des Diables (85e).
Incapables de réagir mais aussi en manque de réussite, les Diables disent au revoir à l’Euro avec des regrets plein la tête en étant tombés dans le piège gallois. Thomas Meunier l’admettra d’ailleurs après la rencontre : "Quand on a marqué le premier but, avec notre domination, j’ai vraiment cru qu’on allait en mettre deux en première et deux en deuxième et l’affaire est pliée". Mais les combatifs gallois en avaient décidé autrement. Ils croiseront la route du Portugal en demi-finale et seront éliminés (2-0).
L’incroyable raté de Zaza
La rencontre reste longtemps indécise même si les Allemands se créent les occasions les plus franches. La situation se débloque finalement à la 65e. Mario Gomez trouve Jonas Hector sur le côté gauche. Le centre du latéral est dévié et atterri dans les pieds de Mesut Ozil qui conclut au premier poteau.
Trois minutes plus tard, les Allemands passent tout près du but du chaos mais Gianluigi Buffon réalise un arrêt extraordinaire. Ozil envoie un magnifique ballon au-dessus de la défense et trouve Gomez qui contrôle dos au but. L’attaquant allemand tente une talonnade et alors que le portier italien avait anticipé que le ballon allait aller au ras du sol, il a un réflexe étourdissant pour empêcher le ballon de passer au-dessus de lui et de finir au fond des filets.
Grâce à son iconique gardien la Squadra est toujours dans le match. Et à la 78e, l’Italie obtient un penalty pour une faute de main de Boateng. Bonucci se charge de le transformer et de remettre les deux équipes à égalité. Les deux équipes seront ensuite incapables de se départager et ce quart de finale doit trouver son issue aux tirs au but.
Une séance interminable et insoutenable dont on retient évidemment le raté de Zaza. Mais au total chaque équipe devra se présenter neuf fois sur le point de penalty avant de pouvoir annoncer la victoire de l’Allemagne. Muller, Ozil et Schweinsteiger manqueront leur tentative du côté de la Mannschaft, Zaza, Pellè et Bonucci manqueront également la leur et c’est finalement Darmian qui manquera le tir au but décisif pour la Squadra.
Le Portugal sur le toit de l’Europe
Sur papier, cette finale de l’Euro 2016 paraissait disproportionnée. D’un côté une France ultra favorite jouant à domicile et qui vient de sortir l’Allemagne en demi-finale (2-0) après avoir connu un parcours plutôt facile (Irlande en 1/8e (2-1) et Islande en 1/4 (5-2)). De l’autre un Portugal qui s’est miraculeusement sorti de la phase de poule et qui est passé par les prolongations en 1/8e face à la Croatie (1-0) et qui s’est imposé aux tirs au but en quart face à la Pologne (1-1, 5/3 t.a.b). Les Portugais ont d’ailleurs seulement connu leur première victoire au terme du temps réglementaire en demi-finale face au Pays de Galles (2-0).
On pense les chances de l’emporter du Portugal encore se réduire lorsqu’à la 20e Cristiano Ronaldo sort sur civière suite à un contact avec Dimitri Payet. Pourtant, le match est serré. Si les Français semblent avoir la main sur la rencontre, ils ne trouvent pas la faille notamment grâce à un grand Rui Patricio. Griezmann de la tête et Sissoko du pied se créent les plus belles opportunités mais se heurtent au dernier rempart lusitanien.
Et lorsque Rui Patricio est battu dans les derniers instants de la rencontre, c’est son poteau qui lui vient en aide sur une frappe de Gignac. Direction les prolongations, la France commence à douter. Les Portugais plus solidaires que jamais suite à la sortie de leur capitaine, désormais debout le long de la touche à coacher ses équipiers, y croient plus que jamais.
C’est d’ailleurs la Seleçao qui touche le cadre au début des prolongations sur un coup franc de Guerreiro. Vient ensuite cette fameuse 109e minute. Moutinho trouve Eder dos au but aux 30 mètres. L’attaquant portugais monté en cours de match résiste à Koscielny, se retourne et tente sa chance des 25 mètres à ras de sol. Lloris est battu, le Portugal vient de se trouver un héros inattendu.