"Le Poulain" montre le monde politique comme vous ne l’avez jamais vu

De prime abord, Mathieu Sapin ne s’intéresse pas spécialement à la politique. D’ailleurs, il est à l’origine non pas réalisateur, mais dessinateur de bandes dessinées. Un métier qu’il exerce pour le compte de divers journaux et éditeurs avant d’être engagé chez Delcourt pour dessiner la série "Feuille de chou", mêlant journalisme et bande dessinée. Lui qui jusqu’à présent crayonnait des histoires de fictions est alors amené à réaliser plusieurs reportages, dont il rendra compte en dessin.

Dans les mois qui suivent, il publie ainsi un album sur les coulisses du tournage du film "Gainsbourg, vie héroïque", puis un autre sur le journal "Libération", à l’issue d’une période d’immersion de six mois au sein de la rédaction de celui-ci. Toujours dans la même veine, il se lance ensuite dans un récit en bande dessinée de la campagne présidentielle de François Hollande, qui a bien voulu le laisser le suivre à travers ses pérégrinations. "En étant sur le terrain, je me suis pris au jeu et j’avais l’impression d’être dans une série. Il y avait des personnages et c’était trépidant, excitant" rapporte-t-il au micro d’un journaliste du Mag du ciné.

Lorsqu’il rencontre le producteur de films Stéphane Parthenay, le regard qu’il porte sur le monde politique n’est donc plus le même. Il a pu voir le dynamisme, l’instabilité et l’humanité de ce milieu, qu’il trouve désormais bien plus palpitant. Aussi, quand le producteur lui suggère d’écrire un scénario sur le sujet, il accepte et se met au travail.

Une nouvelle fois, c’est alors un nouveau monde qui s’ouvre à lui : celui du cinéma. Et pour l’aider à appréhender ses particularités, Stéphane Parthenay lui présente Noé Debré, un scénariste ayant notamment participé à l’écriture de la série "Parlement".

Ensemble, ils mettent au jour un script qu’ils veulent aussi proche que possible de la réalité des politiques, sans pour autant viser qui que ce soit en particulier. D’ailleurs, Alexandra Lamy, choisie pour interpréter le rôle d’Agnès, le confirme dans une interview accordée à Allo-Ciné : "Je pense que Mathieu n’avait pas envie que ça représente quelqu’un de précis. C’est pour ça que je ne voulais pas m’inspirer spécialement d’un personnage".

Consciente qu’Agnès doit être plurielle, Alexandra Lamy met donc un point d’honneur à s’atteler à la préparation de ce nouveau rôle. Avec pour mot d’ordre l’observation, elle regarde pour ce faire de nombreux débats télévisés et documentaires, pour s’emparer des mimiques et attitudes des femmes de pouvoir françaises.

Vu la fonction de son personnage, qui travaille dans la communication, elle porte en outre une attention toute particulière aux bras droits de celles-ci. "Que ce soit Ségolène Royal, Marine Lepen, ou Christine Lagarde, je suis allée un peu partout pour choper des choses de chacune" raconte-t-elle.

Quant à Finnegan Oldfield, le rôle lui échoit après que Noé Debré, avec qui il avait déjà travaillé sur le tournage du film "Les Cowboys", l’a recommandé auprès de Mathieu Sapin. Confiant dans son coscénariste, ce dernier lui fait alors passer une audition, et aussitôt son choix lui apparaît comme une évidence. "J’ai vu une vingtaine de jeunes comédiens mais Finnegan a quelque chose qui m’a vraiment séduit, sa fraîcheur. Je voulais un personnage qui soit très exogène au monde politique, qu’on sente qu’il ne vient pas de là et qu’il se prend au jeu" explique-t-il.

Au final, il en ressort un récit initiatique palpitant, émaillé de nombreux rebondissements et retournements de situation comme seul peut en créer le monde politique.

À voir ce lundi 17 avril à 22h05 sur La Une (juste après "Radin !") et disponible pendant les 30 jours suivants en streaming sur Auvio.