Depuis dix ans, c’est un sujet qui refait surface très régulièrement dans les médias : le fameux préservatif à dents qui empêcherait les femmes d'être violées. Dernier passage médiatique en date, une vidéo de Brut, vue plus de 6 millions de fois, qui nous présente ce préservatif féminin comme une solution anti-viol, sans développer les nombreuses critiques dont il fait l’objet. Le sujet a été abondamment repris par la presse francophone, mais cette fois avec un écho particulier, porté par les militantes féministes.
Car, depuis dix ans, les discours autour du viol ont évolué, avec notamment la mise en avant de la culture du viol* : un concept sociologique qui explique que le viol n’est pas une question de nature humaine, de pulsions incontrôlables, mais est issu d’une culture, d’un environnement social, qui normalise et justifie les violences sexuelles, le tout sur fond d’un patriarcat qui favorise (et préserve) les inégalités de genre.
Dit autrement, la culture du viol, ce sont les "attitudes et croyances généralement fausses, mais répandues et persistantes, permettant de nier et de justifier l’agression sexuelle masculine contre les femmes" (définition tirée de l'article scientifique "Rape Myths : In Review" de Kimberly A Lonsway et Louise F. Fitzgerald, en 1994)
Le souci avec le concept de préservatif anti-viol, en plus d'être une fausse solution à très court-terme, c'est qu'il encourage les mythes et préjugés autour du viol, renforçant un peu plus cette culture du viol.