Une information judiciaire a été ouverte fin mars à Paris pour "complicité de torture" après la plainte de deux Britanniques visant le président émirati d'Interpol, Ahmed Nasser al-Raisi, a appris l'AFP mercredi de sources proches du dossier.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé à l'AFP avoir confié à un juge d'instruction parisien une enquête après une plainte avec constitution de partie civile évoquant des "tortures" et "détentions arbitraires" en 2018 et 2019 dont M. Al-Raisi se serait rendu complice en qualité de haut responsable policier des Émirats arabes unis.
Ce type de plainte permet en France d'obtenir la désignation quasi automatique d'un juge d'instruction, statutairement indépendant.
Dans un communiqué, les deux Britanniques indiquent qu'ils vont "apporter mercredi les preuves de la torture" dont ils accusent M. Al-Raisi lors d'une audition "sur demande sur juge d'instruction" du pôle crimes contre l'humanité du tribunal judiciaire de Paris.
Le Pnat a aussi ouvert une enquête préliminaire concernant le major général Al-Raisi après une plainte pour "torture" et "actes de barbarie" déposée par l'ONG Gulf Centre for Human Rights, concernant le sort d'Ahmed Mansoor, l'un des principaux défenseurs des droits de l'homme dans les EAU
Dans un communiqué publié en janvier 2020, le ministère émirati des Affaires étrangères avait rejeté les affirmations "sans fondement" des ONG sur le sort de M. Mansoor.
Sur ce volet, Interpol avait souligné en janvier que le litige relevait "d'un sujet entre les parties concernées".