Son nom, Miloš Zeman, ne vous dit peut-être pas grand-chose. Cet homme de 77 ans est le président de la République Tchèque depuis 2013, c’est une figure de l’indépendance post-communiste de ce pays d’Europe centrale et le premier président tchèque élu au suffrage universel. L’homme détient aussi les clés politiques de l’avenir de ce pays d’Europe central à la population similaire à celle de la Belgique. En effet, son rôle de président lui confère le droit (et le devoir) de nommer le nouveau chef de gouvernement du pays. Des élections législatives ont en effet eu lieu le week-end de 7 et 8 octobre et ont renversé le camp du premier ministre milliardaire et populiste Andrej Babiš, ouvrant la porte à une nouvelle coalition de centre-droit qui, selon toute vraisemblance, devrait prendre le pouvoir après quatre années d’ère Babiš.
Sauf que… ce processus est actuellement impossible. Le président Miloš Zeman est en effet gravement malade et hospitalisé en soins intensifs depuis le 10 octobre, lendemain du scrutin. Du coup, la procédure de formation d’un nouveau gouvernement tchèque est aussi mise au frigo. Ce lundi, le président du sénat a confirmé que "le président tchèque Miloš Zeman est incapable d’assurer l’exercice de ses fonctions en raison de son état de santé". Le pays doit donc commencer à organiser le transfert de ses pouvoirs vers d’autres dirigeants, comme le prévoit l’article 66 de la constitution tchèque, ce qui devrait prendre encore au mois plusieurs jours, voire semaines.
Cela ressemble donc à la fin de parcours politique pour le président Zeman qui restera aussi, dans l’esprit de nombreux Tchèques et observateurs étrangers, comme un "collectionneur de gaffes" au cours de ses huit ans à la présidence du pays.