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Le prix du titre-service en passe d’être augmenté à Bruxelles

Le prix du titre-service n'a pas évolué depuis 2014, à Bruxelles

© belga

Par Barbara Boulet

Alors que se tient aujourd’hui au parlement bruxellois un colloque sur la pénibilité du métier d’aide-ménagère, le Ministre régional de l’emploi Bernard Clerfayt a expliqué sur l’antenne de VivaBruxelles où en est et à quoi va ressembler la future réforme du secteur des titres-services, en chantier à Bruxelles. Un vrai casse-tête, puisque d’un côté, le secteur coûte de plus en plus cher à la région, et d’un autre, les 27.000 travailleurs (travailleuses, en fait, car ce sont des femmes pour la toute grande majorité) dénoncent des conditions de travail difficiles : un travail pénible et solitaire, de trop petits salaires, l’augmentation des frais de déplacement, et parfois même de la maltraitance de la part de clients

"Indexer" le prix payé par l'utilisateur

Une certitude, ou à peu près : le prix du titre-service (9 euros aujourd’hui) va monter. "Le prix que paie l’usager n’a plus augmenté depuis 2014. Avec l’inflation, il est légitime d’augmenter ce prix. Le salaire des aides-ménagères est heureusement indexé, il est légitime que l’on partage le coût d’un titre-service entre les pouvoirs publics et l’usager", analyse Bernard Clerfayt.

Car si l'heure de titre-service revient à 9 euros à l'utilisateur, elle coûte en réalité un peu plus de 25 euros à la collectivité. Il y a 4 ou 5 ans, elle revenait encore à 22 euros et elle montera inévitablement encore avec l’inflation. Ce qui explique que le budget consacré au secteur en région bruxelloise est passé de 205 millions en 2015 à 245 millions, aujourd’hui.

De 9... à 10 euros?

Pour cette raison, dans les mesures soumises aux partenaires sociaux, le gouvernement a donc formulé celle d’indexer ce montant de 9 euros. De combien ? "Il faudra l’indexer sans doute d’un euro. Peut-être un peu plus… Ou un peu moins. Je n’en sais rien. J’attends la contribution des partenaires sociaux pour que le gouvernement fixe un montant raisonnable", précise le ministre de l’emploi.

Améliorer les conditions de travail

La réforme du secteur des titres-services ne se limitera pas à ce rééquilibrage des coûts. " Je souhaite surtout qu’à travers cette réforme, on dégage une partie du budget global à l’amélioration des conditions de travail des aides-ménagères. Pour un meilleur accompagnement car elles sont souvent seules, leur permettre de discuter ensemble, d’échanger de bonnes pratiques, de se soutenir. On veut aussi travailler à la formation, pour éviter les gestes qui font mal au dos, les gestes qui risquent d’entraîner des arrêts de maladie, beaucoup plus nombreux que dans d’autres métiers. Enfin, voir comment on peut faire des aménagements de fin de carrière. J’attendais de la créativité des partenaires sociaux là-dessus mais nous sommes prêts à dégager un budget pour permettre aux aides ménagères au-delà de 50 ou 55 ans puissent voir réduire leurs prestations sans voir baisser leur rémunération".

A noter que la région n’a pas prise sur la fixation des rémunérations de base des aides-ménagères. Elles se négocient dans les conventions collectives au niveau national.

Ci-dessous, l'interview du Ministre bruxellois de l'emploi Bernard Clerfayt:

Bernard Clerfayt Invité de BruxellesMatin

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