Trois ans après le retentissant scandale qui a secoué l’Elysée, le procès de l’ancien chargé de mission Alexandre Benalla, jugé pour les violences du 1er mai 2018 et pour l’utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques, s’est ouvert en sa présence lundi après-midi à Paris.
Identifié dans une vidéo
En juillet 2018, M. Benalla avait été identifié par le journal Le Monde sur une vidéo où il apparaissait avec un casque des forces de l’ordre, brutalisant une femme et un homme place de la Contrescarpe à Paris, à l’issue d’une journée de manifestation émaillée de heurts. Sanctionné d’une suspension de 15 jours, il avait gardé un bureau à l’Elysée, avait révélé le quotidien.
"Une affaire d’Etat"
Dès le lendemain, l’opposition dénonçait une "affaire d’Etat" et une enquête judiciaire était ouverte. L’affaire a empoisonné l’exécutif français pendant des mois. Visé par six enquêtes judiciaires, dont une classée sans suite, Alexandre Benalla a été renvoyé devant la justice notamment pour des violences en réunion et pour avoir usurpé la fonction de policier.
Avec son coprévenu Vincent Crase, ancien gendarme de 48 ans, il devra s’expliquer sur ses agissements contre un couple place de la Contrescarpe, mais aussi au Jardin des plantes, où ils sont soupçonnés d’avoir violenté trois manifestants deux heures plus tôt.
Il devra par ailleurs répondre de l’utilisation de deux passeports diplomatiques après son limogeage de l’Elysée, lors de voyages en Afrique et en Israël, dans le cadre de sa reconversion dans la sécurité privée et les affaires. Il comparaîtra en outre pour port d’arme non autorisé, en avril 2017 à Poitiers, pendant la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron. Il encourt jusqu’à sept ans de prison et 100.000 euros d’amende.