Un nouveau visage pour la Super League : la société promotrice de cette compétition européenne dissidente, visant à supplanter la Ligue des champions, a nommé mercredi comme PDG l'Allemand Bernd Reichart, qui a déclaré à l'AFP vouloir ouvrir un "dialogue" sur l'avenir du football de clubs.
Ancien patron du groupe de médias RTL Group en Allemagne, Bernd Reichart prend les commandes d'A22 Sports Management, a annoncé dans un communiqué cette société "créée pour parrainer et aider à la création de la Super Ligue", un projet auquel s'accrochent trois grands clubs européens, le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin.
Les promoteurs se fixent comme objectif "raisonnable" un lancement de la Super Ligue à l'horizon 2024-2025.
"Le football européen a besoin d'un dialogue ouvert et honnête autour de son avenir", a déclaré Bernd Reichart dans un entretien accordé à l'AFP, 18 mois après l'échec d'une première mouture de ce projet rival des compétitions de l'UEFA.
"Les clubs devraient être souverains et régir leur propre destinée", explique-t-il, faisant le constat d'un "système cassé" et d'un "football européen qui n'atteint pas tout son potentiel".
Bernd Reichart, âgé de 48 ans, est un spécialiste des médias et des droits sportifs, passé notamment par l'agence de droits Sportfive, le groupe de média espagnol Atresmedia et le groupe allemand RTL, dont il était PDG de 2019 à 2021.
Incarnation
Cette nomination fait de lui la nouvelle incarnation de la Super League. Ce projet de compétition privée lancé par douze grands clubs européens (censés être membres de droit) avait été dévoilé en fanfare en avril 2021. Mais face à la fureur de nombreux supporters et à la menace de mesures politiques, l'affaire avait capoté en 48 heures.
Neuf des douze clubs mutins, notamment les puissants clubs anglais, ont fait amende honorable, mais le Real, le Barça et la Juventus continuent d'entretenir la flamme.
Ces dernières semaines, le président madrilène Florentino Pérez et ses homologues barcelonais Joan Laporta et turinois Andrea Agnelli ont tous réaffirmé leur engagement dans le projet.
Et ce dossier potentiellement détonant pour l'équilibre du football est désormais entre les mains de la justice européenne: un litige sur un présumé abus de position dominante de la part de l'UEFA a atterri mi-juillet devant la Cour de justice de l'UE (CJUE) à Luxembourg.