Dans une semaine, les riverains du Ry-Ponet, ce vaste espace vert à cheval sur les communes de Liège, Fléron, Chaudfontaine, Liège et Beyne Heusay sont conviés à une réunion d’information sur un double projet de lotissement. Il s’agit de construire, en dix ans, trois cents maisonnettes et appartements, en deux zones, deux "quartiers durables".
Le site peut paraître convenir parfaitement pour ce genre d’aménagement : il borde un chemin cyclo-pédestre, à proximité immédiate de commerces et de services. Mais il se heurte à de vives oppositions. Les diverses localités concernées ont souhaité un moratoire, le temps de mener une réflexion globale sur la zone. Le promoteur, de son côté, persiste et signe, et poursuit résolument sa demande de permis d’urbanisme.
Sa présentation au public s’annonce particulièrement verte : des jardins collectifs, des plantations de haies, des plaines de jeux, des mares et des bassins d’orages pour limiter les infiltrations, du chauffage "mazout interdit", et même des champs de houblon ou des vignes sur la partie la plus pentue du domaine. C’est justement l’une des pistes évoquées dans le diagnostic territorial des experts du groupe Caneva-s. Ce qui ressemble furieusement à du greenwashing peut-il suffire à calmer les appréhensions du voisinage, et des défenseurs du paysage ? Un dernier argument est avancé : l’agglomération liégeoise manque de logements, et "Les Jardins de Beyne" se posent en élément de réponse aux besoins encore accrus depuis les inondations de juillet dernier.