Selon Philippe Dubois, "il apparaît clairement que Monsieur Bouchez a eu une attitude inadmissible et contraire aux intérêts de l’entité juridique dont il est administrateur. Confondant le CA de L’UMONS avec une réunion politique, il a agi en mettant la Ministre, dont il a dit parler à sa place, en conflit ouvert avec notre institution. "
Les faits remontent au 20 février, lors d’une réunion du CA, particulièrement tendue, où il a été question du dossier qui oppose la ministre Valérie Glatigny et le recteur de l’UMons. Seul opposant à l’habilitation parmi les administrateurs, le président du MR se serait montré virulent : "Si le blocage de l’UMONS persiste, ce sont 55 autres habilitations qui vont être bloquées."
Détaillant différents articles du règlement, le recteur épingle les prises de position de Georges-Louis Bouchez : "Il est permis de se poser la question de l’existence dans son chef d’un conflit d’intérêts fonctionnel ou à tout le moins d’une incompatibilité d’intérêt", estimant que le président du MR défendait davantage les positions politiques de la ministre de tutelle que les intérêts de l’université.
Sur nos antennes, le recteur explique : "Les propos, le rôle et le comportement de monsieur Bouchez ont littéralement outré nombre des membres du CA et, clairement, j’ai reçu plusieurs demandes d’intervention de ma part auprès de notre ministre de tutelle, ce que j’ai fait."
Le président du MR a déjà annoncé qu’il ne démissionnerait pas. Contacté par nos soins, Georges-Louis Bouchez déplore la "conception de la démocratie de certains". "J’appelle ça la démocratie montoise : quand vous n’êtes pas d’accord avec certains ou avec un certain courant, c’est que vous pensez mal et que vous devez vous retirer."
"Nous avons encore le droit d’avoir des positions divergentes. Manifestement, c’est mal accepté. Je considère que ce master est problématique car on ne va pas former un médecin de plus, mais que cela va coûter plus cher à la Fédération Wallonie-Bruxelles." Le président du MR regrette les "attaques ad hominem".
Le MR, au sein de l’université comme au sein de la majorité du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, s’est retrouvé isolé sur ce dossier. Les débats ce mercredi au Parlement ont à nouveau été agités. Plusieurs députés de la majorité (Ecolo et PS) ont critiqué la posture de la ministre de tutelle. Le point, inscrit initialement ce jeudi à l'ordre du jour du gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles, a finalement été reporté.