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Le recyclage des matelas belges, une filière qui ne dort pas

© Boukè

Tapis de douceur sur lequel les nuits semblent plus légères. L’être humain y passe près d’un tiers de son temps. Il s’agit bien sûr du matelas ! En Belgique, près d’un million est acheté chaque année, dont la majorité d’entre eux finissent chez RMB à Sombreffe, comme l’affirme le responsable recyclage et revalorisation de la société.

" En quantité, on doit recevoir 500.000 matelas. Cela représente 50% du marché belge qui va être recyclé en vue de récupérer des matières premières réutilisables ", précise Philipe Tychon au micro de Boukè.

Et tout est bon dans le cochon. Enfin presque. 90% du matelas va pouvoir être récupéré et revalorisé. " La mousse des matelas PU (ndlr : en polyuréthane) va pouvoir servir pour de l’isolation de bâtiment ", explique Dimitri Bertholet, manager du site de Sombreffe. " Pour la mousse de matelas en latex, c’est pour la fabrication de tapis ergonomique ou le rembourrage d’appuie-tête de voiture. Au niveau des ressorts, ça repart dans la filière de revalorisation de métaux. " Seule la housse ne peut être recyclée donc !

>> Reportage complet de Boukè : " Dans le recyclage, la qualité est importante "

De l’incinération au recyclage

En 2021, le constat est sans appel. Les matelas représentent environ 6.500 tonnes par an de déchets encombrants collectés en recyparcs en Wallonie. Tous finissent incinérés. Face à ces chiffres, les autorités belges prennent les choses en main.

Entre alors en vigueur la REP des matelas, la " responsabilité élargie du producteur ". À partir de 2021, l’acheteur d’un nouveau matelas doit s’acquitter d’une contribution environnementale, dont le prix (de 4 à 17 euros) dépend du type et de la taille du matelas.

Cette contribution obligatoire " servira à couvrir les coûts de collecte, de traitement et de démantèlement des matelas usagés et devra servir aussi à financer la recherche et le développement en matière d’écoconception de nouveaux matelas ", expliquent alors les fédérations du secteur, Comeos, Fedustria et Navem. En contrepartie, le consommateur ne devait plus payer pour déposer son ancien matelas au parc à containers.

Depuis, la collecte s’est développée. Les recyparcs se sont dotés d’espaces dédiés qui permettent de les garder au sec en cas d'intempéries, un point important pour leur recyclage. Certains magasins de literie acceptent de reprendre un vieux matelas à l’achat d’un nouveau, mais ils n’y sont pas obligés. Valumat, la société de gestion qui organise la reprise des matelas, prévoit d’ailleurs un incitant financier pour les détaillants de matelas (550 euros pour une tonne, soit 8 euros le matelas).

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