Europol pourra aussi traiter de grands ensembles de données et aider les autorités nationales à contrôler les investissements étrangers directs dans les affaires liées à la sécurité. Concernant les contenus terroristes ou pédopornographiques, l'agence pourra recevoir des données d'entreprises privées, par exemple de services de communication.
Le poste d'officier aux droits fondamentaux
Pour contrebalancer les nouveaux pouvoirs d'Europol avec un contrôle approprié, les législateurs se sont mis d'accord pour que l'agence crée un nouveau poste d'officier aux droits fondamentaux.
De plus, le Contrôleur européen de la protection des données surveillera le traitement des données par l'agence et coopérera à ce titre avec son délégué à la protection des données. Les citoyens pourront consulter leurs données personnelles en contactant les autorités afférentes dans les États membres, ou Europol directement.
Une "menace pour les droits fondamentaux" ?
Malgré cela, pour la Belge Saskia Bricmont (Ecolo, groupe Verts/ALE), "l'évolution de l'agence Europol vers une 'NSA européenne' représente une menace pour les droits fondamentaux des Européens" et les sauvegardes prévues sont insuffisantes.
Le nouveau mandat autorise le traitement par l'agence des données de personnes non suspectes, les échanges de données personnelles avec des parties privées et des États tiers, le développement de technologies d'intelligence artificielle à des fins expérimentales et policières, etc., énumère l'élue.
Europol a, par exemple, facilité l'utilisation par des polices nationales, y compris belge, de la technologie de reconnaissance faciale très décriée de l'entreprise Clearview
"Europol a, par exemple, facilité l'utilisation par des polices nationales, y compris belge, de la technologie de reconnaissance faciale très décriée de l'entreprise Clearview", accuse-t-elle.
En janvier, l'agence avait reçu l'ordre d'effacer les données non reliées à une enquête criminelle. "L'agence va, grâce à son nouveau mandat, passer outre cette injonction. Cette manière de faire sape l'autorité du contrôleur européen des données personnelles, pourtant essentielle dans un système respectueux des droits fondamentaux et de la protection des données", selon Saskia Bricmont.