Un expresso digne de ce nom fait environ 25 millilitres et son "arôme doit être intense et riche de notes fleuries, fruitées, de chocolat et de pain grillé", selon l'Institut de l'expresso italien, fondé en 1998 pour inscrire dans le marbre les règles encadrant sa confection.
"En bouche, l'expresso doit être corsé et velouté, avec une juste dose d'amertume", est-il spécifié.
Sans oublier, en surface, "une crème (...) de couleur noisette tendant sur le noir, caractérisée par des reflets couleur fauve".
La demande d'inscription au Patrimoine de l'humanité a été envoyée par le ministère de l'Agriculture à la commission nationale de l'Unesco pour l'Italie, qui doit à son tour la soumettre d'ici le 31 mars au siège de l'agence onusienne à Paris.
Nombre de traditions italiennes ont déjà été reconnues par l'Unesco, de la cueillette des truffes à l'art de la pizza napolitaine en passant par le régime méditerranéen et la fabrication de violons à Crémone.
Boire un expresso "est un rite, sacré en quelque sorte", confirme Annamaria Conte. Cette enseignante de 70 ans à la retraite est une habituée du Gambrinus, situé à deux pas du célèbre théâtre de l'opéra San Carlo et du front de mer.
Certains amateurs aiment accompagner leur café de minipizzas ou de petites boules de pâte frite recouvertes de sucre, tout en discutant avec leurs voisins.
"Quand je vais à l'étranger, je vois les gens faire la queue pour acheter leur café debout l'un derrière l'autre, parfois en consultant leurs smartphones ou alors assis chacun de leur côté dans un coin avec un livre. Ce n'est pas comme ça que ça se passe ici", tient à souligner Massimiliano Rosati.