Belgique

Le roi Philippe et la reine Mathilde effectueront leur première visite officielle en RDC en mars

Le roi Philippe et la reine Mathilde effectueront le mois prochain en République démocratique du Congo une visite officielle qui avait été reportée de commun accord en juin dernier en raison de la pandémie de coronavirus.

Cette visite, à l'invitation du président Félix Tshisekedi, se déroulera du dimanche 6 au jeudi 10 mars, en compagnie du Premier ministre Alexander De Croo, de la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès et de la ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir.

Elle a été annoncée par le Palais royal et par le cabinet du président Tshisekedi, pour qui cette visite "marquera, une fois de plus, l'excellente qualité des relations bilatérales" entre les deux pays.

Il s'agira de la première visite royale en RDC depuis celle du roi Albert pour le 50e anniversaire de l'indépendance de l'ex-Congo belge en 2010. Elle constitue une troisième tentative du genre, après des reports successifs en 2020 et 2021 pour raisons sanitaires.

En juin 2020, pour le 60e anniversaire de l'indépendance congolaise, le roi Philippe avait envoyé à M. Tshisekedi un courrier exprimant ses "plus profonds regrets" pour les "actes de violence" et les "souffrances" infligés au Congo léopoldien puis belge. Il disait aussi regretter profondément "ces blessures du passé dont la douleur est aujourd'hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés".

Outre leur importance dans le cadre des relations historiques belgo-congolaises, ces mots avaient eu une résonance particulière dans le contexte de la mort, quelques semaines plus tôt à Minneapolis (États-Unis), de George Floyd, citoyen afro-américain étouffé par des policiers, qui avait relancé à travers le monde le mouvement "Black Lives Matter". 

En Belgique, des bustes et statues de Léopold II avaient été déboulonnés ou dégradés, et des noms de rues ou de places modifiés par les autorités, relançant un débat entre l'effacement ou la contextualisation historique. Une commission spéciale a été chargée d'examiner le rôle joué par la Belgique au Congo, au Rwanda et au Burundi durant la période coloniale, ainsi que ses conséquences. Il y a peu, le gouvernement belge a validé un cadre juridique sur la possibilité de restituer à la RDC des œuvres issues de la période coloniale.

Autre élément symbolique très attendu en RDC: la restitution par la justice belge d'une "relique" - en fait une unique dent - du premier Premier ministre congolais, Patrice Lumumba, héros de l'indépendance exécuté le 17 janvier 1961 par des séparatistes de la région du Katanga, avec l'appui de mercenaires belges. Cette restitution par le parquet fédéral avait été programmée à Bruxelles le 8 janvier dernier, avec prise de parole de M. De Croo, mais les autorités congolaises avaient annoncé quelques jours auparavant un nouveau report, pour la période autour des festivités de l'indépendance du 30 juin.

La dent de M. Lumumba est conservée par le parquet fédéral, après avoir été saisie en 2016 chez la fille d'un ex-policier belge, Gérard Soete, qui avait contribué à faire disparaître le corps de M. Lumumba, dissous dans de l'acide après son assassinat à Shilatembo. La justice belge a autorisé en septembre 2020 la restitution de cette relique à la famille.

 

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