Football

Le Royal Francs Borains obtient sa licence, Namur attend des investisseurs

Namur à la fête.

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Par Philippe Bughin

Aucun barragiste ou descendant francophone de N1 vers la D2 acff. La Licence de l’URLC pour la N1 et la D2. Les situations engendrent pas mal d’attentes, même parmi des déçus d’hier. Explications.

Le football francophone amateur mais aussi celui entre professionnel et amateur aura connu une saison 2022-2023 sortant de l’ordinaire. A la veille de la dernière journée de Nationale 1 prévue en fin de semaine, il paraît acquis que tant le RFC Liège que le RFB rejoindront le foot pro (D1B) dès l’été à venir.

Pour les Borains, qui joueront quelques mois au Canonnier à Mouscron en attendant la mise en ordre de leur stade, il restait juste à obtenir la licence pro, après avoir été entendus par la Commission ad hoc. C'est chose faite depuis mercredi fin de matinée. Les intéressés signalaient que les signaux étaient bel et bien au vert. "Le tribunal arbitral, C-SAR (Centre Belge d'Arbitrage dans le secteur sportif, ndlr), a acté que l'Union belge ne s'opposait plus à l'octroi de la licence au Royal Francs Borains qui a répondu à toutes les demandes qui lui ont été faites. La licence sera donc octroyée officiellement le 22 mai prochain", a expliqué le club.

Vivre comme si nous étions en D1B mais en jouant en N1

Dans cette série, les premiers déçus sont les Loups de la Raal, quatrièmes classés et à nouveau tout près d’une nouvelle montée, après leur titre de champion de la D2 acff en 2021-2022.

"Tristes nous le sommes forcément un peu, reconnaît le président Salvatore Curaba. Pourtant avec le recul, on se dit aussi qu’il ne sert à rien d’aller trop vite. Nous avançons bien dans tous nos projets. A commencer par le nouveau stade. Sportivement, sans doute que nous n’étions pas encore prêts pour faire le grand saut vers le foot pro cet été. La saison prochaine, il n’y aura plus trois mais deux tickets montants. J’espère que nous obtiendrons un de ces deux sésames. Déjà cette saison, dans notre série, il n’y avait que quatre clubs qui possédaient la licence pour monter. C’est tout sauf une simple formalité. A titre d’exemple, Patro Maasmechelen, le probable champion a pu et peut compter sur des investisseurs anglais pour avancer. Il faut néanmoins tenir sur le long terme. Je rappelle que la Raal s’appuie pour le moment sur vingt-deux employés pour grandir. Nous avons encore récemment engagé Nicolas Frutos comme directeur technique. Ces prochaines semaines, nous allons renforcer en profondeur tout le staff technique autour de l’entraîneur Frédéric Taquin. Nouveaux T2, T3, préparateur mental, coach de la performance, avec des entraînements au club dès le matin. En fait, nous allons vivre comme si nous étions en D1B, mais en jouant en N1. Si nous avons la chance de monter en 2024, nous serons déjà préparés à l’après-demain".

Nous aurons l’occasion de revenir dans un prochain magazine sur les montées à l’étage supérieur du RFC Liège et du RFB. En attendant, le club liégeois espère toujours coiffer sur le fil, samedi soir, pour le titre de champion le Patro Maasmechelen de Stijn Stijnen.

Pour l’heure, les deux équipes sont à égalité de points, mais les Limbourgeois ont une victoire de plus. On les voit mal laisser des points aux voisins de Dessel, lesquels terminent le championnat avec des hauts mais aussi des bas. Mais sait-on jamais, Liège doit d’abord commencer par écarter Knokke à la rue de la Tonne.

Dans cette même nationale 1, plus aucun francophone n’est concerné par une place de barragiste et encore moins de descendant. Ce n’est pas si courant, et c’est même tout profit pour les étages nationaux inférieurs. En 2023-2024, la Raal, l’Olympic de Charleroi, Visé et les U23 de Charleroi seront rejoints à ce niveau par l’Union Namur, laquelle, sans être championne de sa série vient de décrocher le ticket montant de D2 acff.

Les Merles ont terminé premiers dans la liste des rares clubs ayant demandé et obtenu leur licence pour la N1.

Namur veut lever un million d’euros

Bernard Annet.
Bernard Annet. © Tous droits réservés

Champion de sa série de D3 voici douze mois, Namur, en terminant ainsi juste derrière Warnant obtient une seconde montée d’affilée. Ce qui permet par ailleurs au président Bernard Annet de faire un joli pied de nez à tous ceux qui doutaient de son côté mobilisateur, connaisseur du milieu et donc efficace à la tête d’une équipe de football de série nationale.

Evidemment, si ce joli défi atteint – deux montées en deux saisons – mérite d’être épinglé, un autre match, sans doute tout aussi compliqué se présentera très vite pour notre entrepreneur d’origine ardennaise.

Jusqu’ici, celui-ci s’est surtout servi de sa cassette personnelle et/ou celle de sa société et relations pour construire les noyaux capables de rivaliser en D3 et D2 acff. Mais lorsqu’on peut réussir avec 200.000 € ou 250.000 € pour monter à ces niveaux-là (à condition de bien choisir les joueurs), il faudra réunir au moins 800.000 € de budget pour tenir la route en Nationale 1.

Le président est le premier à citer le chiffre. Aujourd’hui, Bernard Annet cherche donc des investisseurs pour réunir les fonds à côté de son apport, des droits TV et autres "primes" U23. Voilà pourquoi dans huit jours, le mercredi 24 mai, il organise une réunion d’information destinée à toutes sociétés ou particuliers susceptibles de souscrire au capital d’une nouvelle société coopérative. Celle-ci chapeautera l’asbl de gestion existante, une entité complètement nettoyée, selon les dires mêmes du président depuis sa reprise, voici près de trois ans.

Les Merlios – pour donner un autre nom aux socios – ont mille parts à mille euros à acheter, des investisseurs plus importants étant aussi espérés.

Pour aider le président Annet dans son opération séduction, Salvatore Curaba, patron de la Raal et Pierre Locht, CEO du Standard de Liège viendront à cette occasion parler du modèle de leurs clubs respectifs.

Bien sûr, lever des fonds est capital à Namur pour, dans un premier temps se maintenir à ce niveau sportif, mais aussi et surtout pour (re) construire tout l’encrage qui va avec. Aujourd’hui, les Merles doivent également réussir un déménagement au stade Adeps de Jambes, arriver à l’organiser pour accueillir des supporters francophones et néerlandophones, des partenaires VIP, préserver une piste d’athlétisme entre tribunes et terrain, renforcer l’éclairage etc, etc Le produit de la vente du terrain des Bas Prés – pas loin du demi-million d’euros – au Bureau Economique de la Province permettra à la Ville d’aider à la mise en conformité et à la cohabitation de différentes disciplines sportives sur le site de l’Adeps à Jambes.

Parallèlement à ces travaux, le bourgmestre Maxime Prévot a déjà demandé au club de disputer ses matches à domicile le dimanche après-midi et non plus le samedi soir. Bref, il reste beaucoup à faire dans le court terme encore.

C’est que l’Union Namur ne dispose pas encore d’un terrain d’entraînement propre, d’une école de jeunes, de cellules de recrutement, scouting, équipe médicale, commerciale etc etc Et puis, et surtout, l’Union et son entraîneur français, l’ancien pro toulousain (Sp Charleroi, Union, Antwerp) Cédric Fauré ont besoin d’un noyau d’une vingtaine de joueurs pour tenir la route en N1. Aux dernières nouvelles, seuls les Tonnet, Ghaddari, Dheur, Detienne, Van der Cammen, Khaida, Baudot étaient partants certains pour la nouvelle aventure.

Le club veut également faire rempiler le duo Dieudonné LuangiAlexandre Eloy, mais les intéressés n’ont pas encore donné leur feu vert, la pierre d’achoppement étant souvent de combiner vie familiale et professionnelle avec football plus tout à fait amateur. En fin de semaine, Namur organisera un match amical pour tester plusieurs profils de renforts, tandis que le président cherche le directeur sportif au réseau étendu et de niveau supérieur pour l’accompagner dans la tâche du recrutement.

Habay et Raeren n’ont pas perdu tout espoir, Huy peut-il encore rêver de D2 ?

Samuel Petit, entraîneur d'Habay.
Samuel Petit, entraîneur d'Habay. © Tous droits réservés

Namur montant en Nat 1, Solières, Seraing U23 et Waremme descendants en D3 acff, la série D2 acff a déjà pu accueillir Tournai, La Calamine, Mons et Rochefort pour conserver les dix-huit équipes sur la prochaine ligne de départ. Cette division pourrait néanmoins encore être modifiée dans les prochains jours. D’abord parce que Tubize-Braine, qui a la licence N1 envisage toujours de sortir vainqueur d’un double tour final s’annonçant tout de même plutôt ardu. Dès ce jeudi, les Brabançons recevront Binche pendant que l’URLC affrontera Meux. Au moment de rédiger ces lignes, seul Tubize a sa licence de N1 en poche. L’URLC attend toujours une réponse définitive d’obtention du précieux sésame du côté de la CBAS.

Qui de Tubize ou de l’URLC se retrouvera-t-il lundi dans l’urne du tirage au sort du tour final N1-D2 pour une montée ou un maintien dans la dernière division avant l’échelon pro ? En compagnie des U23 de l’Antwerp, barragistes de N1 et deux autres formations néerlandophones désignées dimanche.

Dans le même temps, le vainqueur de Habay-La-Neuve-Raeren, dans la finale des perdants du tour final de D3 acff sera le premier supporter du club francophone engagé dans le tour final N1-D2 acff. En cas de montée de ce dernier, Habay ou Raeren aura aussi accès illico à la D2. Reste encore un autre cas de figure. A ce jour, l’URLC ne dispose pas encore de la licence pour jouer la prochaine saison en D2 acff. La Commission de Contrôle a même demandé un dernier document aux Centraux, à déposer d’ici ce mercredi midi pour montrer qu’il a trouvé un accord avec l’ONSS dans l’échelonnement-apurement d’un passif.

La décision de la Commission de contrôle doit être notifiée pour le lundi 22 mai. Une précision à ce stade : si l’URLC devait être rétrogradée en P1 hennuyère pour défaut de licence D2 acff, ce n’est pas un montant de plus de D3 qu’il y aurait mais, comme le prévoit le nouveau règlement, un descendant de moins de D2, à savoir dans ce cas-là, Solières (devenu Union Hutoise). Corollaire, il y aurait alors un montant supplémentaire de P1 hennuyère vers la D3 acff.

Deux montants au moins du tour final interprovincial vers la D3 acff

Équipe de Biesme.
Équipe de Biesme. © Tous droits réservés

Qu’il n’y ait aucun descendant francophone de Nat 1 vers la D2 acff a aussi son incidence sur les places vacantes en D3 acff. Deux tickets au moins sont disponibles via l’interprovincial pour atteindre le niveau national amateur. Concrètement, les vainqueurs de Gouvy-Genappe face à Biesme et Geer contre Flénu seront montants dès dimanche en début de soirée.

Les vaincus auront encore une chance de monter si d’aventure Tubize ou… l’URLC venait à rejoindre la Nationale 1. Ah ces décisions sur tapis vert qui se font attendre !

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