Enseignants, cheminots, fonctionnaires, conférenciers d'universités... Le Royaume-Uni se prépare mercredi à une nouvelle journée de grèves massives, la plus importante en une décennie, dans un pays en proie à une crise économique attisée par l'inflation.
La plus grosse journée de grèves depuis 2011
Jusqu'à un demi-million de personnes pourraient débrayer mercredi, à la veille de la date marquant les cent premiers jours - agités - du gouvernement conservateur de Rishi Sunak. La fédération syndicale TUC a prévenu que ce serait "la plus grosse journée de grèves depuis 2011". Les perturbations seront fortes à la fois dans les transports et les écoles mais concerneront toute l'économie, par effet domino pour des Britanniques, même non grévistes, forcés de rester chez eux pour garder leurs enfants ou par impossibilité de se rendre sur leur lieu de travail.
A la gare de Farrington au cœur de Londres, beaucoup de gens ont décidé de travailler de chez eux voire de prendre une journée de congé mercredi, pour éviter d'affronter un difficile périple.
Katie Webb, 23 ans, qui travaille pour une organisation caritative, va télétravailler après avoir réaménagé son agenda et déplacé un rendez-vous. "Je soutiens les grèves, les travailleurs du rail méritent de meilleures paies", affirme-t-elle, jugeant les perturbations qu'elle subit mineures comparé aux enjeux.
Sebastian Webb, un gestionnaire de projets de 48 ans, a vu sa vie personnelle souffrir ces derniers mois en raison des innombrables annulations de trains, la grève ajoutant à des problèmes chroniques dans les chemins de fer britanniques. "J'ai annulé un rendez-vous demain" mercredi, "je vais rester vers Cambridge, où je vis". Il explique qu'une grande partie de ses clients se trouvent à Londres ou à Peterborough où "les trains sont sans arrêt annulés. Au mois d'août, un soir, je suis arrivé chez moi vers près de minuit".
Les voyageurs transitant par les aéroports britanniques risquent aussi de voir leurs déplacements bousculés par une grève d'employés des services de l'immigration. "Je n'aimerais vraiment rien tant (...) qu'avoir une baguette magique et vous payer tous plus", avait assuré lundi le Premier ministre Rishi Sunak lors d'une visite à des travailleurs du secteur de la santé, qui prévoient de poursuivre leurs actions dans les prochains jours. Mais selon lui, des hausses de salaires alimenteraient l'inflation et dégraderaient les finances publiques, déjà détériorées depuis la pandémie et la crise énergétique.