Alors que la majorité se souvient d'Audrey Hepburn comme l’une des plus grandes actrices qu’Hollywood ait connu, son rôle au sein de la résistance hollandaise n'est que très peu dépeint.
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© Capture d’écran Youtube
Alors que la majorité se souvient d'Audrey Hepburn comme l’une des plus grandes actrices qu’Hollywood ait connu, son rôle au sein de la résistance hollandaise n'est que très peu dépeint.
Fille de la baronne Ella van Heemstra et du banquier Joseph Victor Anthony Ruston, Audrey Hepburn voit le jour à Ixelles le 4 mai 1929.
Vêtue d’un tutu de danse dès ses 5 ans, Audrey Hepburn ignore encore que cette passion qui lui permettra notamment de lutter contre un régime totalitaire qui bouleversera des vies quelques années plus tard.
Le 10 mai 1940, les troupes allemandes débarquent aux Pays-Bas. Renommée Edda van Heemstra pour son identité britannique, Audrey a 11 ans et continue de se rendre à l’école et à suivre ses cours de danse malgré l’Occupant qui s’installe pour les 4-5 prochaines années.
Un an plus tôt, voyant les tensions internationales s’accentuer, sa mère et elle avaient gagné la Hollande, pays neutre, pour fuir les bombardements de Londres.
En été 1944, la jeune fille travaille comme bénévole à l’hôpital du Dr. Hendrik Philip Visser’t Hooft, cheville ouvrière de la résistance locale, et de toute la province du Gelderland.
Comme le raconte le biographe Robert Matzen dans "Dutch Girl : Audrey Hepburn and World War II", Audrey Hepburn se voit fermer les portes du Conservatoire d’Arnhem pour avoir refusé d’intégrer la Kultuurkamer, un comité de danseurs étroitement lié au Reich.
À 15 ans, la jeune fille monte sur la scène des Zwarte avonden, des soirées secrètes organisées pour recueillir des fonds destinés à la Résistance. De plus en plus investie contre l’Occupant, elle distribue également le journal officiel de la résistance locale, l’Oranjekrant.
C’est suite à l’Opération Market Garden, en septembre 1944, que la jeune résistante se voit chargée de nouvelles missions périlleuses. Cette opération aéroportée devait permettre aux Alliés de repousser les Allemands et de s’emparer de la Ruhr. Mais, parachutés bien trop loin du pont d’Arnhem, les aviateurs américains et britanniques sont alors contraints de se cacher rapidement pour échapper aux forces allemandes encore bien en place.
À l’hôpital du Dr. Hendrik Philip Visser’t Hooft, Audrey aide à soigner les blessés de la bataille d’Arnhem. Grâce à son parfait anglais, elle communique aux aviateurs parachutés des endroits où trouver refuge et vivres.
Si cette période de la vie de la célèbre actrice n’est que très peu évoquée, c’est peut-être parce qu’elle cache une sombre facette.
Dans sa biographie, Robert Matzen rappelle que les parents d’Audrey avaient été des partisans du nazisme. Avant leur divorce en 1939, Joseph Victor Anthony Ruston et Ella van Heemstra étaient d’ailleurs affiliés à la British Union of Fascists d’Oswald Mosley, qu’on retrouve dans la série Peaky Blinders.
Lors d’une journée du parti nazi à Nuremberg en 1935, le couple britannique aurait même rencontré le Führer en personne.
Pendant la guerre, un traumatisme amènera progressivement Ella van Heemstra à changer de camp et soutenir la résistance : en août 1942, son beau-frère, Otto von Limburg Stirum est exécuté pour sabotage avec trois autres résistants.
Pour l’actrice, s’étaler sur son engagement résistant aurait fait ressurgir les antécédents collaborateurs de ses parents et ainsi lui fermer les portes du cinéma d’après-guerre.
Néanmoins, son expérience de guerre a inspiré son engagement au sein de l’UNICEF, créé au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale pour venir en aide aux enfants victimes du conflit.
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