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Le saviez-vous : les déchets de toilettes d’avions peuvent tomber du ciel

© Sean Gladwell / Getty Images

Improbable mais vrai : un habitant de Windsor a été éclaboussé par des excréments venus du ciel, lâchés par un avion. L’affaire interpelle et fait pâle figure en Angleterre.

Doit-on vraiment 'serrer les fesses' si l’on vit à proximité d’un aéroport ?

Outre la nuisance sonore des avions, les riverains peuvent être confrontés à des problèmes encore plus déplaisants. Il existe par exemple la possibilité de voir atterrir dans son jardin ou sur soi des eaux usées de toilettes délestées par un appareil en plein vol.

C’est ce qu’il s’est passé à Windsor, tout près de la résidence royale, dans le Berkshire, au nord-ouest de Londres. Un homme aurait été "éclaboussé d’une manière très désagréable" par ce type de déchets à la mi-juillet alors qu’il profitait de l’été dans son jardin. L’affaire passée sous silence, a été révélée par la conseillère Karen Davies lors d’un récent conseil municipal.

Comment un tel fait peut-il se produire ?

Windsor, outre sa résidence royale, est très proche d’Heathrow, le plus grand aéroport de la capitale anglaise.

Normalement, les déchets d’avion sont stockés dans des réservoirs bien spécifiques, qui ne sont vidés qu’après l’atterrissage. Ce procédé n’est cependant pas étanche à 100% comme l’explique Julian Bray, expert en aviation auprès de la BBC Radio Berkshire : "Les avions modernes sont équipés de toilettes à dépression, donc ils sont plutôt sûrs et assez bien étanches. Le problème est la jonction sous vide entre le mécanisme des toilettes et le réservoir de stockage. Il ne peut jamais y avoir un joint étanche à 100%, car il doit y avoir un peu de flexibilité parce que l’avion passe par différents niveaux de pression".

"Ce qui semble s’être passé ici, c’est que lorsque l’avion est en train d’atterrir, il arrive à environ 6 000 pieds (1 800 m), et la pression change. Il y a une fuite et malheureusement, le monsieur dans ce jardin est recouvert de cette substance" précise l’expert.

Des cas avérés de chute de "glace bleue"

Ce genre d’événement reste très rare rassure Julian Bray, mais il survenait plus régulièrement auparavant.

Selon l’autorité britannique de l’aviation civile, on a recensé 25 cas de chute de glace bleue en 2016 sur les 2,5 millions de vols à travers l’espace aérien de ce pays. On évoque le terme de glace bleue pour définir les eaux usées des avions car il s’agit d’un mélange d’urine et de désinfectant.

Ce genre d’événement se déroule aussi ailleurs. La BBC a retrouvé le cas de l’anniversaire d’une Américaine de 16 ans en Pennsylvanie. Une tonnelle installée pour l’occasion a néanmoins protégé les convives.

De telles chutes de glaces bleues ne sont pas sans danger. En décembre 2015 en Inde, une dame de 60 ans a été gravement blessée à l’épaule par un bloc de la taille d’un ballon de football. D’après des témoins oculaires comme le souligne la BBC, cette femme s’en est sortie vivante car le bloc avait d’abord atterri sur le toit d’une maison.

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© Swell Media / UpperCut Images

Quels risques pour la population ?

Les autorités britanniques prévoient de répartir les risques grâce à un système d’entonnoir à l’approche d’un atterrissage selon Julian Bray. "Ils prendront les avions qu’ils veulent dans cet entonnoir et les avions seront donc beaucoup plus dispersés. Comme les avions ne suivent pas une route très serrée, le risque est réparti de manière beaucoup plus large".

Un risque réduit pour les personnes vivant à proximité des aéroports mais qui à l’inverse pourrait toucher des personnes vivant plus loin de ces infrastructures. On rappelle toutefois qu’un tel événement reste très rare… mais pas impossible.

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