Pulitzer se laisse convaincre : c’est bien pour son journal. Le 14 novembre 1889, Nellie Bly embarque à bord du paquebot Augusta Victoria depuis New York. À 25 ans, la journalise s’apprête à parcourir le monde, seule, équipée uniquement d’un sac à main.
Royaume Uni, Egypte, Yémen, Chine, Japon, elle passe également en France, où elle rencontre Jules Verne. L’auteur lui fait visiter le petit bureau d’où sont sortis tous ses romans, sa riche bibliothèque, et commente les étapes du voyage de son héros, Phileas Fogg.
Il lui assure un soutien amical : "Si vous le faites en 79 jours, je vous applaudirai des deux mains" (Source : France Culture) lui lance-t-il autour d’un verre de vin.
Le 25 janvier 1890, Nellie Bly boucle son voyage en 72 jours, 6 heures, 11 minutes et quelques secondes au total. Le quotidien catholique français, l’Univers, écrit ses lignes le 22 février :
"Le canon tonnait, des musiques lançaient de joyeuses fanfares. Quel événement était donc survenu ? Pourquoi cette foule empressée et enthousiaste, cette foule de reporters et de journalistes ? Une jeune miss arrivait par le train du Pacifique, et les chapeaux, les mouchoirs s’agitaient. […] Miss Nellie Bly, rédactrice du journal le World, achevait heureusement son voyage autour du monde." (Source : Geo)
Un télégramme signé Jules Vernes arrivé au New York World : "Amiens, janvier 25. – Jamais douté du succès de Nellie Bly. Son intrépidité le laissait prévoir. Hurrah pour elle et pour directeur du World. Hurrah ! Hurrah !".
Peu de temps après son retour, la journaliste compilera ses aventures dans un roman, "Le tour du monde en 72 jours".