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Le Scan : comment expliquer les différences de prix des bois de chauffage ?

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La question de l'énergie vous préoccupe sans doute encore beaucoup. Et les Belges sont nombreux à se tourner vers le bois de chauffage, considéré comme l'un des combustibles les plus abordables.

Mais vous allez le voir dans ce Scan, tous les bois ne se valent visiblement pas, du moins si l'on compare les prix.

Comparaison est raison

A première vue, rien ne ressemble plus à une bûche qu’une autre bûche. Mais si l'une coûte quasiment huit fois plus cher qu'une autre, qu'est-ce qui peut bien justifier ce prix d'or ? Voici quelques explications.

La bûche de gauche coûte huit fois plus que son homologue de droite. Pourquoi donc ?
La bûche de gauche coûte huit fois plus que son homologue de droite. Pourquoi donc ? © RTBF

Si vous rêvez d'une petite flambée, nous vous emmenons dans un magasin de bricolage pour voir ce qu'on y propose. Ici, les grandes quantités ne sont plus disponibles. On tombe alors sur trois produits proposés : uniquement des petits sacs de bûches, et nous constatons également que les ventes ont doublé.

Des prix par stère très inégaux.
Des prix par stère très inégaux. © RTBF

Nous trouvons trois sacs de bûches avec des quantités légèrement différentes, ainsi que des prix différents : 7 euros 50 pour l'un, 10 euros 50 pour le deuxième et 12 euros 50 pour le troisième. Pour que le calcul soit juste, il faut ramener ces valeurs au prix d'un stère de bois. Ce qui nous donne respectivement : 525 euros, 432 euros et enfin 832 euros. On peut légitimement se demander comment justifier de tels écarts de prix. Nous sommes retournés au magasin pour en avoir le coeur net :

Lionel Vandeweyer, manager au Brico de Bierges.

"Vous voyez là-bas les sacs qui sont plastifiés ? Ils sont fortement séchés, ils vont dans des fours et on les sèche", nous explique Lionel Vandeweyer, manager du Brico de Bierges en désignant les sacs les plus chers. "Donc plus le bois est sec, plus il a une capacité de chauffe. Parce que l'énergie qu'on met à faire évaporer l'humidité, c'est de l'énergie que vous perdez si vous le faites à la maison. Donc il faut regarder la capacité du sac, les essences que vous utilisez mais aussi le niveau de séchage de votre bois."

A la source

Pas de doutes, on est bien dans une scierie!
Pas de doutes, on est bien dans une scierie! © RTBF

Alors évidemment, le fait que ce soit conditionné en petites quantités joue un rôle. Ce genre de produit a d'ailleurs toujours été plus cher, mais les prix aujourd'hui suivent une tendance bien plus générale ! Nous nous sommes rendus à Beauraing, directement à la source, chez un producteur de bois de chauffage.

Aussitôt coupé, aussitôt vendu!

Ici, comme chez beaucoup de producteurs, impossible d'encore trouver du bois sec. Le bois arrive, est coupé et vendu aussi vite. 200 stères quittent chaque jour cette entreprise, vendus à des grossistes 100 euros le stère. Romain De Smedt, le producteur, nous explique ce prix :

Romain De Smedt, producteur à Beauraing.

"Ici on doit acheter nos matières, environ deux fois plus cher que l'année dernière. Les prix des matières premières ont augmenté, les coûts de production, les coûts de transport, les coûts généraux et surtout le coût du bois."

Une facture finale

Et le temps que le produit arrive chez vous, vous l'aurez compris, l'addition finale, c'est vous qui la payez… Alors que vaut un stère de bois en moyenne ? Aujourd'hui, son prix est de 125 euros. Au début de cette année, pour vous donner une idée, il n'était que de 85 euros.

Reste à voir si ces prix sont réellement justifiés! Une ASBL spécialisée en énergie a accepté de répondre à nos questions.

Pierre-Louis Bombeck, chef de projet Bois-énergie chez Valbiom.

"C'est sûr que la marge bénéficiaire a dû aussi augmenter.", admet Pierre-Louis Bombeck, qui est chef de projet Bois-énergie chez Valbiom. "Maintenant, on n'est pas du tout dans une situation où il y a des acteurs qui profitent de manière abusive de cette augmentation. Ils sont eux aussi confrontés à une augmentation des coûts et, comme on l'a vu, s'ils étaient en mesure de produire plus et donc de vendre plus, ils le feraient. Mais là, la production n'arrive vraiment pas à suivre."

En conclusion, malgré une augmentation de 50% et des prix qui ne devraient malheureusement pas chuter dans les mois à venir, le bois de chauffage reste en définitive le combustible le moins cher.

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