Le SGRS a détecté des ingérences "limitées" lors des élections de 2019, selon la ministre Dedonder

Ludivine Dedonder

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Par Belga

La plateforme du service de renseignement de l'armée, le SGRS, dédié à la détection des actions de désinformation étatiques et non-étatiques, a constaté des ingérences "limitées" de puissances étrangères lors des élections de mai 2019, mais aussi durant la pandémie de coronavirus et l'affaire Jürgen Conings, a indiqué mercredi la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder.

Ces ingérences - "des actions coordonnées au départ de l'étranger" - ont été détectées par les experts de cette plateforme du Service général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS, l'unique service de renseignement militaire), en collaboration avec d'autres services partenaires, comme la Sûreté de l'Etat (VSSE), a précisé la ministre en commission de la défense de la Chambre, en réponse à une question du député Theo Francken.

Mme Dedonder (PS) a toutefois souligné que les données détaillées sur ces actes ont été "classifiées" (comme étant confidentielles) pour ne pas "que la partie opposée puisse comprendre comment la Belgique pourrait détecter et combattre de telles actions". "Ceci pourrait miner notre protection contre de telles actions", a-t-elle fait valoir, sans citer aucun pays ou acteur non étatique.

"Psychological Operations"

De telles telles attaques "psyops" - pour, en jargon militaire, "Psychological Operations", un concept qui cache en fait la volonté d'influencer les opinions pour faciliter la réalisation d'une mission (militaire) - sont, selon Mme Dedonder, importantes pour le SGRS car elles peuvent représenter "une menace pour la sécurité du pays".

Elles ont été constatées à la fois lors des élections générales de mai 2019, mais aussi pendant la pandémie de coronavirus et la campagne vaccinable ainsi que lors de l'affaire Jürgen Conings, ce militaire d'extrême droite dont le corps sans vie a été retrouvé le 20 juin dernier, un mois après sa disparition.

La task force East StratCom du Service européen d'action extérieure (SEAE, les "Affaires étrangères" de l'Union) avait indiqué en juin 2020 que des acteurs étrangers, en particulier la Russie et la Chine, mais aussi intérieurs à l'UE, avaient lancé des opérations d'influence et des campagnes de désinformation ciblées dans les 27 pays de l'UE, leurs voisins et dans le monde pendant la crise du coronavirus.

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