Un esprit créatif, une pensée en ébullition, un besoin de défi et une soif d’apprendre. Alain Dremière était tout ça. Était parce qu’il a décidé de nous quitter. 14 février funeste où sa vie s’est arrêtée. Il avait 44 ans.
Notre collègue, notre copain, notre ami s’est jeté du dixième étage de la RTBF. Mais que faisait donc Cassiel, l’ange de Wim Wenders à 18h30 ce mardi ? N’était-il pas censé veiller sur les humains comme dans les Ailes du Désir ?
Le rire d’Alain s’est envolé. Le nôtre aussi. La rédaction où il y a quelques mois encore il faisait résonner sa voix, ses coups de gueule et ses rires est désormais plongée dans un silence enveloppant et inhabituel, ponctué de conversations le concernant.
La gigantesque brèche des souvenirs est ouverte. Désormais.
Des souvenirs construits dans les rédactions où il a exercé comme journaliste dès 2004 à Namur, à Charleroi ou à Mons. Sur les bancs de la cour d’assises du Hainaut devenue source d’inspiration pour expliquer le droit et raconter les procès ; il adorait ça. Un journaliste apprécié aussi à l’époque où il travaillait au journal télévisé à Reyers. Il en devint d’ailleurs l’un des éditeurs.
Plus tard, au sein même de la RTBF, il a changé de métier. Toujours dopé à l’info, il est devenu manager. Il a lancé Vews et a dirigé les équipes de journalistes au web et aux réseaux sociaux. Il en avait pris l’habitude lors de la pandémie de Covid : il commençait la réunion hebdomadaire par la météo de l’équipe, chacun et chacune expliquant à tour de rôle comment il ou elle se sentait. Il était comme ça Alain, soucieux du bien-être de sa team.
Là où il a travaillé, récemment encore auprès de ses collègues des contenus multimédias, Alain Dremière a dégainé ses blagues et ses citations préférées du réalisateur Michel Audiard qu’il connaissait par cœur. L’une d’elles vient à l’esprit ce sinistre jour : "Il faudra en prendre votre parti, je mourrai avec insolence, et sans vous prévenir."
Toutes nos pensées et condoléances vont à son épouse, ses deux filles et à ses proches.