Vous faites du bruit une question sociale, avec cette phrase forte : "le bruit pour les pauvres, le silence pour les riches…"
"Nous avons travaillé sur une cartographie et à Paris, le prix du mètre carré est presque totalement corrélé au niveau sonore. Avec d’un côté des quartiers silencieux et chers, et de l’autre des rues, des banlieues où le bruit est partout. On observe une relation directe entre le bruit et les conditions sociales."
Y a-t-il plus de bruit qu’avant ?
"La vraie différence, c’est que le bruit est désormais continu. Dans beaucoup de villes, on vit désormais dans ce qu’on appelle un linceul sonore, une sorte de gaine de bruit permanent qui vient tout couvrir, alors qu’à une époque, au début, dans les années 60, on était plus sur des sons forts, mais momentanés. Maintenant, on est sur un continuum qui est lié à la circulation, à la climatisation, au chauffage urbain, et qui nuit à notre concentration. Le bruit finit par nous envahir le cerveau et nous prive de ce qu’il y a de plus important, c’est-à-dire le silence. Des micro-silences indispensables à la réflexion et donc à l’intelligence."