La Ville de Tournai a annoncé ce jeudi la reconnaissance du souper du lapin du lundi perdu comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’arrêté ministériel, qui octroie ce titre, prend en considération le caractère emblématique et identitaire que ce troisième réveillon comporte pour les nombreux Tournaisiens organisant ce souper, considéré comme le troisième réveillon des Tournaisiens. Il est accompagné de pratiques sociales, de rituels liés à la fête avec ses traditions et l’usage du picard (billets des rois, textes et chansons). Le formulaire de demande de reconnaissance précise que "la version actuelle de la coutume du lundi perdu résulte de la fusion de deux repas familiaux traditionnels, celui du Souper de l’Epiphanie et celui du Lundi perdu ou parjuré".
Pourquoi le lundi perdu ?
Le document de demande de reconnaissance précise l’histoire de ce jour particulier : "ce lundi-là, le travail était suspendu partout : ateliers, bureaux, commerces étaient fermés. On ne va plus jusque-là aujourd’hui, mais "faire lundi perdu" reste néanmoins une tradition très vivace observée par une très large majorité de la population. Le repas de ce lundi est une survivance de la grande bombance à laquelle le seigneur et son personnel judiciaire se livraient à l’issue du plaid et à laquelle participaient les manants eux-mêmes non sans avoir, au préalable, payé leur écot en argent ou en nature".
"Quoiqu’il en soit", peut-on lire sur le document, "le souper du lundi perdu est une tradition qui remonte à des temps immémoriaux, dont les traces durant tout le 19ème siècle sont nombreuses, et concernait alors la classe laborieuse. Après la Première Guerre mondiale, le souper du Lundi perdu a intégré des éléments du souper familial de l’Epiphanie tels le tirage des billets des rois et la galette contenant une fève. Il s’est structuré, ritualisé et a concerné les classes ouvrières et bourgeoises".
Conçu essentiellement par le Musée de Folklore et des Imaginaires, le dossier de reconnaissance a été soutenu par le Cabaret wallon, la Maison de la Culture, le monde de la restauration et des Tournaisiens sans spécifications particulières.
Le souper du lapin du lundi perdu rejoint donc la grande procession de Tournai, également reconnue ce 30 août.