Les Classiques

Le Strade Bianche un parcours d’antan pour des champions d’aujourd’hui

Le Strade bianche sont devenues un rendez-vous attendu du calendrier

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Quand on parle de Toscane, on ne pense pas immédiatement au cyclisme tant s’en faut. Non la Toscane dans l’imaginaire ce sont des paysages enchanteurs, ces tableaux qui marient les couleurs au gré des saisons. "Le rouge des coquelicots épouse le bleu des iris ou le vert argenté de l’olivier".

Les forêts de châtaigniers, de chênes ou de pins observent les bourgs médiévaux qui surplombent les vallées garnies par les pieds de vignes. Sur les collines à l’horizon les fermes se dressent majestueuses, au terme d’un serpentin de cyprès.

De Florence à Sienne, la Toscane doit autant sa renommée à son riche héritage culturel qu’à son soleil et sa gastronomie qui en ont fait un des lieux de vacances les plus prisés de ses voisins du nord de l’Europe, un haut lieu du tourisme devenu aussi un haut lieu du cyclisme grâce à l’EroicaLe concept de cette course amateur venue d’un autre temps a été transposé aux pros en 2007, faisant de la Toscane un rendez-vous attendu dans le calendrier cycliste sur des chemins blancs tantôt poussiéreux, tantôt boueux.

Plus d'un tiers de chemins agricoles

Le décor majestueux des "crete senesi " regarde passer les coureurs
Le décor majestueux des "crete senesi " regarde passer les coureurs © Tous droits réservés

Le Strade bianche, la plus méridionale des classiques du Nord comme aiment la définir les organisateurs, est incomparable. Un tracé dans cet univers merveilleux, sur des chemins agricoles. Le pari était osé, mais s’est transformé en succès. Samedi, les véhicules agricoles principaux utilisateurs des strade bianche pendant l’année s’effaceront le temps d’une journée laissant 63 kilomètres de chemins empierrés à disposition du peloton.

63 kilomètres sur une distance totale de 184 kilomètres, soit plus d’un tiers de la course. 11 secteurs répartis équitablement sur la journée. Le premier est emprunté après 11 kilomètres de course seulement. Une entrée en matière en douceur, 2,1 kilomètres en légère descente mais tout en ligne droite. C’est ensuite que ça se corse. Dans cette Toscane vallonnée, vous ne rencontrez pas de cols ou des longues ascensions mais une succession de petites bosses pour puncheur. Au total, ce sont 3067 m de dénivelé positif que le peloton s’enfile.

Après le passage à Montalcino, dans le val d’Orcia, les coureurs remontent vers Sienne avec l’enchaînement du secteur 5 à Torrenieri, 11,9 kilomètres avant d'avaler immédiatement (un seul kilomètre d’asphalte) le secteur suivant (8 kilomètres). Un gros morceau pour célébrer la mi-course. C’est là que, traditionnellement, les gros bras prennent possession de la tête du peloton alors que pour certains la course est déjà terminée.

Au milieu des "crete senesi " les coureurs alternent les up and down, une version toscane de l’interval training pour arriver à la Monte Santa Maria. Le secteur le plus éprouvant. Certains à la dérive y implorent peut-être la madone alors qu’à Asciano, à la sortie des 11,5 kilomètres de chemins abîmés la sélection en tête est faite.

Le Strade Bianche, le 6e monument ?

Les secteurs qui restent ne sont plus très longs mais tous présentent des rampes à 2 chiffres de déclivité comme ce dernier passage du secteur 11 à 18% pour rejoindre Le Tofle. Il reste alors 12 kilomètres. Une longue descente jusqu’au pied de Sienne puis une "joyeuse entrée" comme celle que connaissaient les seigneurs de la ville au XIVe siècle. Après le passage sous le porche, la Via Santa Caterina propose des pourcentages allant jusqu’à 16%, l’ultime effort avant de virer deux fois à droite et d’entendre la clameur de la foule massée sur la Piazza del Campo. Ce n’est pas encore l’excitation de l’été au moment du Palio, cette course de chevaux qui fait la renommée de la ville, mais on s’en approche doucement.

La course est jeune mais en 15 ans d’existence, le Strade ne se sont pas offertes uniquement aux trois " magnifiques " (lauréats des trois dernières éditions) van der Poel, van Aert ou Alaphilippe. Non la course a connu d’autres prétendants célèbres de Cancellara (3 victoires) à Gilbert en passant par Kwiatkowski (2 victoires) ou Stybar. Excusez du peu.

Le Strade Bianche a tout pour devenir le 6e monument à deux choses près, une meilleure place dans le calendrier afin de ne pas se priver des coureurs inscrits à Paris-Nice comme van Aert cette année et… pouvoir présenter le nom d’Eddy Merckx à son palmarès.

Strade Bianche 2021

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