Pas de doute, les outils numériques permettent de rédiger des textes si rapidement qu’ils ont remplacé le papier et le stylo dans de nombreuses sphères de nos vies. Au point que les États-Unis ont même décidé que l’écriture cursive, qui lie entre elles les lettres d’un même mot, ne fait plus partie des enseignements obligatoires du "Common Core Curriculum Standards", le socle commun à tous les États du pays.
Depuis 2013, les écoliers américains doivent apprendre l’usage du clavier et l’écriture en caractères d’imprimerie mais ils ne sont plus obligés d’apprendre les subtilités de l’écriture "attachée".
À l’époque, cette réforme avait suscité une vive polémique chez les nostalgiques de l’époque pré-numérique, qui estiment que la mission de l’école est d’entretenir la tradition calligraphique auprès des jeunes générations. D’autres ont au contraire salué cette initiative dans l’air du temps. "Les États et les écoles ne devraient pas s’accrocher à l’écriture cursive sur la base d’une idée romantique selon laquelle c’est une tradition, un art ou une compétence fondamentale dont la disparition serait une tragédie culturelle. Évidemment, tout le monde doit être capable d’écrire sans ordinateur mais d’une manière générale, l’écriture scripte (sur clavier) suffit largement", a alors déclaré le Los Angeles Times dans un éditorial.
Si plusieurs États américains sont revenus sur cette décision controversée en 2017, la Finlande semble avoir choisi son camp dans la bataille qui oppose le stylo au clavier. Depuis 2016, l’apprentissage de l’écriture cursive n’est plus obligatoire dans le pays nordique, dont le système scolaire est considéré comme l’un des plus performants du monde. La France a, elle, pris le parti de l’expression manuscrite dans les écoles, les collèges et les lycées, même si les amphithéâtres des universités regorgent de plus en plus d’étudiants prenant des notes sur leurs ordinateurs portables. Beaucoup affirment être plus efficaces de cette façon.