Que ce soit Big Bang Theory, Avengers ou encore Star Wars, ces séries et films ont tous un point commun : ils font tous écho au syndrome de la Schtroumpfette. Entre sexisme et sous-représentation, on vous explique ce qui se cache derrière ce concept encore trop présent sur nos écrans.
Vous connaissez sûrement Les Schtroumpfs. Ces petits personnages bleus issus de la bande dessinée créée par Peyo en 1958. S’il est facile de nommer les différents personnages masculins entre le Schtroumpf costaud, le Schtroumpf bricoleur, le Schtroumpf à lunette, ou encore le Schtroumpf grognon et paresseux sans oublier le Grand Schtroumpf, il n’existe qu’un personnage féminin : la fameuse Schtroumpfette. Contrairement aux personnages masculins, ce personnage n’a que son sexe pour être différencié, sans autre valeur ajoutée. La Schtroumpfette existe seulement dans sa relation aux personnages masculins. Elle représente la figure féminine unique : belle et gentille dont tous les hommes sont amoureux. C’est ce principe que Katha Pollitt, une essayiste américaine et féministe, a théorisé à travers le syndrome de la Schtroumpfette, dans le journal The New York Times en 1991.
Ce principe dénonce le fait que les castings ne comprennent qu’un rôle féminin parmi une multitude de rôles masculins, que ce soit au cinéma comme à la télévision. Ces œuvres de fiction réduisent également le personnage féminin à des stéréotypes sexistes et sans profondeur. Preuve en est avec le personnage de Penny dans la série The Big Bang Theory. Incarnée à l’écran par Kaley Cuoco, Penny n’est autre que la voisine de palier des deux autres personnages principaux masculins. Contrairement à ces derniers, Leonard Hofstadter et Sheldon Cooper, son nom de famille n’a jamais été dévoilé. Le public fait sa connaissance en premier lieu après que le personnage de Leonard tombe amoureux d’elle. Régulièrement décrit comme profitant de l’argent, de l’hospitalité et de la nourriture de ses voisins masculins, le personnage de Penny multiplie les stéréotypes sexistes. Face à ses voisins scientifiques dotés d’une intelligence supérieure, Penny est considérée comme bien plus ignorante et bien plus frivole.
On retrouve également cette différence de traitement dans les films de la saga Avengers avec le personnage de Black Widow, jouée par Scarlett Johansson. "Le message est clair. Les garçons sont la norme, les filles la variation, les garçons sont centraux quand les filles sont à la périphérie, les garçons sont des individus alors que les filles sont des stéréotypes. Les garçons définissent le groupe, son histoire et ses valeurs. Les filles existent seulement dans leur relation aux garçons", explique Katha Pollitt.