Après deux années de crise sanitaire, et alors que nous subissons les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et que l’inflation est au plus haut depuis 40 ans, les écarts salariaux suscitent un énervement de la population.
C’est bien connu, en période de crise, le sentiment d’inégalité est exacerbé. C’est ce que redécouvrent les patrons des multinationales. En France, même le président de la République est intervenu dans le débat sur le salaire de Carlos Tavares, le patron du groupe automobile Stellantis, le nouveau du groupe Peugeot-Citroën. C’est vrai que nous étions en pleine campagne pour le second tour de la présidentielle, mais Emmanuel Macron, pourtant lui-même libéral sur le plan économique, a déclaré que le package salarial prévu pour le PDG de Stellantis était "choquant et excessif". Il est vrai qu’en tenant compte de toutes ses primes, ses stock-options et autres rémunérations variables, la rémunération totale de ce PDG allait atteindre les 66 millions d’euros pour l’année 2021. Même si ce PDG est sans doute l’un des meilleurs patrons du secteur automobile et qu’il a redressé ce groupe avec énormément de talent, un tel chiffre ne passe pas en France, pays de la liberté, de la fraternité et surtout de l’égalité. Mais même aux Etats-Unis, certains salaires de dirigeants de grandes entreprises ne passent plus. Pas seulement auprès des médias, du public ou des politiques. Non, auprès des actionnaires…