Le temps d'une histoire

Le Titanic, un film, une histoire, un Belge, une mémoire, des souvenirs, un avenir…

Southampton, 10 avril 1912, le Titanic prend le départ de sa première traversée vers New-York…

© Getty Images

Par Gérald Decoster via

Le 15 avril 1912, à 2h20, au large de Terre-Neuve, la brève existence d’un palace des mers prenait fin : inexorablement, le Titanic coulait… Dans " Le Temps d’une histoire ", Patrick Weber revient sur ce paquebot tout aussi merveilleux que tragique. Mais l’histoire n’est pas terminée. L’histoire de ce navire mythique demeure gravée dans la mémoire collective, parfois difficile, y compris en Belgique…

Un musicien belge sur le Titanic.

Son histoire fait partie de l’une des réalités devenues légendaires du Titanic. Pour animer les journées et soirées des passagers de première et de deuxième classes, le navire avait son orchestre : un quintette et un trio. Le 14 avril, peu avant minuit, le paquebot heurte l’iceberg fatal. Inéluctablement, le somptueux géant de la White Star Line va sombrer.

Les musiciens du Titanic : 1 John Clarke – 2 Percy Taylor - 3 Georges Krins – 4 Wallace Hartley – 5 Théodore Brailey – 6 John Hume – 7 – John Woodward. Seul Roger Bricoux n’est pas représenté

Pour rassurer les passagers, les musiciens se remettent à jouer, ils en deviendront des héros car aucun ne survivra. Sur leur mémorial à Southampton, le nom d’un violoniste belge. Georges Krins était né le 18 mars 1889 et avait grandi à Spa, dans la mercerie de ses parents, place Royale. Il apprendra le violon, il jouera au Casino avant d’être engagé sur le Titanic.

Son corps n’a jamais été retrouvé. Sa mémoire demeure gravée sur la tombe de la famille Krins, allée 5 du cimetière de Spa : " À la mémoire de Georges Krins né en 1889, mort sur le Titanic en 1912 "… Une disparition qui demeure encore aujourd’hui, un fait difficile dans cette famille…

Le petit frère du Titanic.

Le Titanic faisait partie d’un sister-ship de trois navires jumeaux. Construit pour faire concurrence au Mauretania et au Lusitania, de la Cunard Line, l’Olympic a navigué de 1910 à 1935 avant d’être démantelé ; beaucoup de ses éléments décoratifs sont sauvegardés dans des hôtels, des demeures privées… et un navire de croisière ! Quant au Britannic, il sera lancé en 1914 pour être immédiatement converti en navire-hôpital. Une mine en mer Égée l’enverra par le fond en 1916. Heureusement, l’un de ses extraordinaires aménagements n’avait pas été installé : son orgue est conservé au Musée des automates à musique, à Seewen, en Suisse.

Mais… il existe encore un bateau qui est souvent qualifié de " petit frère du Titanic "… Avec le Traffic, le Nomadic fut mis en service en 1911 à Cherbourg par la White star pour assurer l’embarquement des passagers à bord de ses trois paquebots. En 1940, le petit vaisseau rapatriera des troupes vers le Royaume-Uni et servira dans la Royal Navy.

Rentré à Cherbourg, il assurera l’embarquement des passagers du Queen Mary et du Queen Elizabeth jusqu’en 1968. Il a finalement rejoint son lieu de naissance, Belfast, où des passionnés – dont le Belge, Philippe Delaunoy – ont assumé sa restauration, permettant son ouverture au public en 2013.

Un nouveau Titanic ?

L’original et la copie annoncée…
Le grand escalier original et celui du Titanic II.

Le Titanic demeure l’objet de tous les fantasmes. En 2012, le milliardaire australien, propriétaire de la Blue Star Line, Clive Palmer, a dévoilé les plans de construction de la réplique du paquebot englouti. " Titanic II " devrait assurer des traversées entre Europe et États-Unis. Il est annoncé comme aussi luxueux que son prédécesseur, mais disposant de tous les équipements modernes, des systèmes de navigation et de sécurité du XXIe siècle.

Pour cela, des experts, des historiens et des spécialistes ont été choisis pour se rapprocher au plus près de la physionomie extérieure du géant mais aussi de ses aménagements intérieurs… Un casino et un théâtre devraient toutefois venir compléter les installations… Hélas, même si Clive Palmer annonce encore que le projet devrait prendre forme en 2022, rien à l’horizon. Le projet aurait-il déjà fait naufrage ?

Belfast, 6 mars 1912, l’Olympic et le Titanic côte à côte…
Le Nomadic en fonction…

Titanicland ?

C’est en Chine que devrait être construit " Titanic II "… C’est également dans l’ancien Empire Céleste qu’un parc à thème devrait s’ouvrir, " Titanicland ". Mais cette fois, le navire ne devrait pas sombrer car il est édifié sur la terre ferme, à Suining, à 1000 km de la mer la plus proche. Cette réplique grandeur nature du paquebot – 269 mètres – coûtera la bagatelle de 1,2 milliard d’euros.

L’ouvrage sera la reproduction fidèle du paquebot, jusqu’aux moindres détails. Il sera même possible d’y dormir, histoire de se prendre pour Rose et Jack ! Les promoteurs souhaiteraient d’ailleurs inaugurer le parc à thème en présence de Kate Winslet et Leonardo di Caprio… Affaire à suivre.

Suining, Chine, le chantier de « Titanicland » en septembre 2017.
Suining, Chine, le chantier de « Titanicland » en septembre 2017. © Getty Images – 2017 VCG

Recueillement et souvenir…

Enfin, nombre d’artefacts du Titanic ont été remontés à la surface. Alors, la meilleure façon de rêver de l’un des symboles d’un monde englouti, c’est finalement de se rendre au Titanic Belfast, voisin des bureaux Harland & Wolff qui l’ont dessiné et de la cale sèche où il fut construit et lancé…

Envie d’un savoir plus sur le Titanic ? Cliquez ici.

À voir, vendredi 22 avril à 22h40 sur La Une:  "Un film, une histoire, le Titanic" et sur Auvio.

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