Un marronnier habillé depuis dix ans
Il y a une dizaine d’années, ces tricots ont commencé à apparaître dans la capitale. C’est le cas, dans un quartier à Ixelles où vit l’une de ces street artistes.
Au centre du rond-point de la place Henri Conscience par exemple, il y a un marronnier. Son tronc est délicatement habillé d’une couche de laine en crochet, de la dentelle ornée de dizaines de petites fleurs en laine colorée. Cette touche de poésie dans la ville émerveille certains passants et habitants du quartier : "je trouve ça magique", entame une voisine. "Ça égaie la place", complète une passante.
L’arbre intrigue également Guillaume, fraîchement débarqué à Bruxelles : "quand je suis tombé dessus, ça m’a vraiment étonné de voir l’appropriation de ce rond-point. C’est réellement original et c’est devenu mon point de repère… C’est le rond-point avec un arbre et son petit tricot". Le tricot urbain est une forme de graffiti, plus doux que celui à la bombe sur les murs.
Pour trouver l’artiste, il ne faut pas chercher très loin. Cindy habite en face, et ce n’est pas un secret : la poignée de son appartement est tricotée de laine multicolore.
"Je voulais juste que ça existe près de chez moi parce que je trouvais ça joli. Ça amène également du lien social dans le quartier, cela permet de connaître ses voisins", explique la tricoteuse.
Après le travail, un peu tout le temps, habiller cet arbre a pris six mois pour Cindy. Depuis 2013, elle a déjà reproduit son costume quatre fois avec l’aide d’un collectif, éteint aujourd’hui, nommé Wollekes.